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Des cadeaux de Noël à prendre ou à laisser

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Actualité
5 décembre 2016
Des cadeaux de Noël à prendre ou à laisser

Infos sur l’œuvre

Détails

Des cadeaux de Noël, incontournables ou au contraire empoisonnés, adaptés à la personnalité de celle ou celui auxquels ils sont destinés.

  • A une groupie

Anna Netrebko, Verismo (Deutsche Grammophon)

Dans un répertoire arpenté en long et en large par les plus grandes voix, Anna Netrebko réussit à se frayer un chemin original. La beauté intrinsèque du timbre, la volupté du chant et plus encore la dignité avec laquelle sont interprétés des airs dont le pathos pourrait être prétexte à débordements rendent ce Verismo nécessaire.

Jonas Kaufmann, Dolce Vita (Sony Classicals)

Impatiemment attendu en dépit d’un programme napolitain flirtant avec la variété, Dolce Vita, le dernier album de Jonas Kaufmann pèche par excès d’intentions. Ce répertoire ne veut pas tant de manières et demande surtout une autre couleur de voix. Pour inconditionnels seulement.

  • A un baroqueux

Georg Friedrich Haendel, Alcina / Tamerlano (Alpha)

Plus qu’un rêve, une impérieuse nécessité: l’Alcina de Sandrine Piau, dont la prise de rôle nous avait submergé, devait être immortalisée. En prime, Tamerlano, investi avec la même acuité par Pierre Audi et Christophe Rousset. Un doublé historique !

Orfeo Chaman, musiques et arrangements de Christina Pluhar (Erato)

Orphée à la croisée des cultures: anniversaire oblige, Pluhar retrouve Monteverdi, mais pour mieux le perdre. Saturée d’ostinati, la sauce ne prend pas et hormis un Lamento d’Orfeo joliment arrangé, seules émergent les saveurs amérindiennes.

  • A un goinfre

Mozart, The new complete edition – 200 CD Decca et Deutsche Grammophon.

Pour célébrer les 225 ans de la disparition du divin Wolfgang, Universal donne un sérieux coup de frais à l’intégrale Philips de 1991. Rien qu’au théâtre, Mithridate (Rousset), Idoménée (Gardiner), L’Enlèvement au sérail (Hogwood), Les Noces de Figaro (Östman), Don Giovanni (Nézet-Séguin) et La Flûte enchantée (Abbado) brillent d’une nouvelle jeunesse. Le coffret de deux cents galettes, certes pas donné, est d’un luxe sans précédent. Quand on aime…

Un billet pour Aida au Stade de France

A un tarif pas piqué des hannetons (de 29€ à 199€), Aida dirigée par Placido Domingo pour célébrer ses cinquante ans de carrière rassemblera dans les plus grands stades du monde – dont celui de France – des décors somptueux,  des écrans digitaux géants, 800 acteurs, des chevaux, des chars de combats et même, paraît-il, des éléphants. Pharaonique sûrement mais peut-on encore parler d’opéra ?

  • A un cinéphile

Timothée Picard, Sur les traces d’un fantôme, la civilisation de l’opéra (Fayard)

Un livre qui parle autant d’opéra que de cinéma, c’est possible, et sans parler de film-opéra. Avec un brio qui force l’admiration, Timothée Picard s’appuie sur le roman de Gaston Leroux et ses nombreuses adaptations sur grand écran pour explorer l’imaginaire de l’opéra.

 

Florence Foster Jenkins & friends, Murder on the High Cs (Naxos)

Les sorties sur les écrans à quelques mois d’intervalle de Marguerite avec Catherine Frot et de Florence Foster Jenkins avec Meryl Streep ont ravivé le souvenir de la milliardaire américaine qui se prenait pour une diva, et provoqué dans une édition remastérisée une nouvelle publication de ses enregistrements propres à déclencher le fou-rire ou à vous dégoûter à jamais de l’opéra.

  • A un ténorolâtre
Fritz Wunderlich, Complete studio recordings on Deutsche Grammophon (Deutsche Grammophon)

A l’occasion des 50 ans de la disparition de Fritz Wunderlich, Deutsche Grammophon réédite l’intégralité des enregistrements du ténor allemand. Musiques sacrées et populaires, airs d’opéra et lieder… Tout l’art de cet immense artiste à la voix de velours et disparu au faîte de sa carrière est réuni ici dans un coffret de 32 disques.

Giuseppe Verdi, Aida (Decca)

Le propre des grands chefs-d’œuvre est hélas de pouvoir être mis à toutes les sauces. Aida aurait-elle subi les derniers outrages dans la version qu’en a enregistrée Andrea Bocelli ? Peut-être, dans la mesure où même l’entourage du ténor non-voyant ne rachète pas cette inutile intégrale.

  • A un inconditionnel d’Herbert von Karajan

Sylvain Fort, Herbert von Karajan (Classica / Actes Sud)

Raconter Karajan sous forme d’autobiographie, c’est le parti pris par notre éditorialiste, Sylvain Fort, pour donner à comprendre et l’homme et le musicien. Le résultat, brillant, s’avère à la hauteur du défi, en toute objectivité. Objectivité discutable ? Oui et alors ? 

Herbert von Karajan, Official Remastered Edition (Warner Classics)

Warner Classics a choisi de commémorer Herbert von Karajan en remastérisant les meilleurs enregistrements réalisés par le chef d’orchestre allemand pour EMI entre 1946 et 1984. Cent-un CD réunis en treize coffrets et, dans le tas, pas un seul opéra : avouez que c’est ballot. 

  • A un coureur de jupons

Great Australian Voices (Désirée Records)

Des sopranos légendaires peu, voire pas, connues ? Oui, c’est encore possible. Grâce aux albums amoureusement compilés par Désirée Records, l’opulente Nance Grant ou l’espiègle June Bronhill ont rejoint le cercle ô combien fermé des divas avec – reine des grandes voix australiennes – des extraits inédits de Dame Joan Sutherland captés dans les années 60..

Magdalena Kožená, Monteverdi (Archiv)

La pochette vous promet une nymphette à la David Hamilton, mais elles sont deux sur le disque, puisqu’à Magdalena Kožená s’est jointe Anna Prohaska. Las ! ces deux chanteuses, dont on a pu apprécier les talents par ailleurs, se changent ici en mégères pour se livrer à un concours de criailleries qui risquent tantôt de vous rompre la tête, tantôt de vous endormir.

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