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Deux jours au sein de l’Académie de chant français de Michel Plasson

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27 juillet 2015

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A Regismont-le-haut, dans ce désert lyrique qui sépare Montpellier de Toulouse, Michel Plasson a décidé de transformer son domaine en académie de chant français pendant dix jours. Pour sa deuxième édition, ce ne sont plus 8 mais 13 chanteurs et chanteuses, de toutes les tessitures, européens, asiatiques, américains, qui ont été invités à suivre plusieurs heures de cours par jour, tantôt avec des gloires du chant français, Sophie Koch, José van Dam, Michel Trempont tantôt avec Michel et Emmanuel Plasson et toujours avec le soutien de chefs de chants intervenants dans de grandes maisons européennes, Kira Parfeevets et Sophie Raynaud, voire de Didier Laclau-Barrère, délégué général qui ne refuse jamais de faire également répéter les élèves.

Ces 13 jeunes chanteurs veulent tous améliorer leur technique et se voir enseigner un art de chanter le répertoire français, souvent négligé dans leur apprentissage. Blerta Zhegu, jeune soprano albanaise, fait partie de ceux-là. « L’enseignement que j’ai reçu ici m’a aidé à prendre conscience de l’importance accrue du style dans le répertoire français. Pour bien chanter le répertoire italien, une solide technique fera l’essentiel, mais pour le répertoire français, le style, la prononciation, la théâtralité occupent une place plus importante. C’est sans doute dû au fait que l’opéra italien est né du madrigal tandis que l’opéra français prend sa source plus directement dans le théâtre.  Par ailleurs la langue française a des accents toniques et un phrasé moins contraints, mais il est par conséquent plus dur d’y être juste. La Valse de Juliette de Gounod par exemple ne me pose pas vraiment de problèmes techniques, l’essentiel de mon travail pour bien l’interpréter consiste à y gagner en précision et en finesse. Pour moi le chant français, c’est aussi une place plus grande pour ma personnalité d’artiste, j’admire des chanteuses comme Patricia Petibon ou Natalie Dessay, justement parce qu’elles existent au-delà de la technique ; mais je n’oublie jamais que le style n’est possible que sur une bonne base technique. »

Lors des master-class auxquelles nous avons assisté, Sophie Koch s’est ainsi beaucoup attachée à libérer les élèves de leurs tensions (sur le larynx, la mâchoire) et à les faire chanter sur le souffle, sans pression excessive, pour que ce soit la focalisation de leur voix qui en fasse la résonnance. Les résonateurs ont vibré de flifloflé, trilili, lolaléli et autres vocalises pour casser les mauvaises habitudes et élargir leur espace intérieur de génération du son. D’autres sont incités à dépasser une certaine placidité technique pour davantage incarner leur personnage. Michel Plasson quant à lui invite les chanteurs à ne pas s’épuiser, à se concentrer sur le cœur de leur voix, les 80% qui leur permettent d’être généreux sans se mettre en danger. Il est aussi attentif à éliminer les excès, voire les pléonasmes qui font souligner à certains un crescendo suffisamment valorisé par la musique. Enfin il s’attache à ce que les élèves rendent justice au dramatisme de leurs airs, et à certains mots lourds de sens. Emmanuel Plasson enfin travaille la mise-en-place des ensembles à la mécanique sensible comme le quintette de Carmen ou le septuor des Contes d’Hoffmann. Beaucoup ont compris alors à quel point le chef est la clef de voute de ces morceaux.

En dehors de toute considération de répertoire, fréquenter des stars de la scène est aussi une expérience très enrichissante pour ces chanteurs, l’un d’eux nous a confié avoir été rassuré de constater que même des artistes de cette qualité avaient leurs faiblesses, leurs limites et que leur art était justement dans le fait de s’en arranger voire de tourner ces défauts en qualités stylistiques. 

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