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Iris Vermillion, reine du chant (plaintif) à la Philharmonie

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Brève
7 mai 2015
Iris Vermillion, reine du chant (plaintif) à la Philharmonie

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Pour le trop rarement donné Chant plaintif de Mahler, la Philharmonie de Paris a convoqué la fine fleur du chant allemand : le ténor Werner Güra, grand diseur de lieder, la soprano Melanie Diener, récemment splendide Isolde à Strasbourg, et la mezzo Iris Vermillion, elle aussi trop rare à Paris. Entreprise à 18 ans, l’œuvre que Mahler considérait comme son opus 1 rappelle par son sujet les contes de fées en forme de Ballades écrits par Schumann dans les années 1850, mais la musique – peut-être grâce aux révisions successives que subit la partition avant sa création en 1901 – est déjà celle de l’auteur du Chant de la Terre, avec ces effets grinçants de dissonance introduits par une fanfare en coulisses et ces pièces rapportées, rythmes de marche ou de danse. Dans ces poèmes déclamés sans qu’aucune des voix ne soit associée à un personnage en particulier, le chœur est très présent, et l’on savoure ici la prestation du Chœur de l’Orchestre de Paris préparé par Lionel Sow. Paradoxalement, les solistes semblent pour la plupart presque sous-employés. Melanie Diener, déjà présente dans la même œuvre en 2008 Salle Pleyel, peine un peu à se faire entendre par-dessus les éclats de l’orchestre. Le jeune baryton Ludwig Mittelhammer n’a que quelques phrases pour faire entendre son joli timbre. Le ténor étant narrateur des premières strophes, Werner Güra a un peu plus à faire, et le fait fort bien. C’est surtout Iris Vermillion qui triomphe, avec une voix d’une splendide noirceur, d’un volume tel qu’il s’impose toujours sans difficulté. On n’oubliera pas les deux chanteuses de la Maîtrise de Paris, surtout l’excellente soprano Michelle Bréant au timbre cristallin, dont la belle présence prouve que l’acoustique de la Philharmonie n’est pas toujours impitoyable pour les voix, même si elle est flatteuse pour les couleurs fascinantes de l’Orchestre de Paris dirigé par Jaap van Zweden. C’était hier, mais c’est aussi ce soir.

Gustav Mahler, Das Klagende Lied, précédé du Concerto pour piano n° 20 de Mozart interprété par David Fray. Philharmonie de Paris, mercredi 6 mai et jeudi 7 mai, 20h30

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Iris Vermillion © DR

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