Teatro Grattacielo est une compagnie new-yorkaise fondée en 1994, qui possède son propre orchestre symphonique, son chœur, et qui s’est vouée à la défense des opéras italiens composés entre 1890 et 1930. Evidemment, le but n’est pas de proposer une énième Bohème ou Butterfly, mais d’exhumer chaque année une rareté, pour un unique concert. L’an dernier, c’était le tour de La Nave de Montemezzi ; cette année, le 19 novembre, ce sera La Leggenda di Sakùntala de Francesco Alfano, compositeur dont on commence à savoir qu’il n’a pas fait que terminer Turandot après la mort de Puccini (René Koering avait mis Risurrezione au programme du Festival de Montpellier en 2001, avant que Cyrano de Bergerac connaisse une seconde carrière grâce à Placido Domingo et Roberto Alagna). Après sa création sous la baguette de Tullio Serafin, en 1921 au Teatro Comunale de Bologne, la partition de Sakùntala avait disparu suite au bombardement de la maison Ricordi pendant la guerre et Alfano l’avait reconstituée en vue de nouvelles représentations à Rome en 1952. Lors de la reprise de l’œuvre en 2006, à Rome toujours, la partition originale fut redécouverte dans les archives de l’éditeur. Sakùntala n’avait encore jamais été donné aux Etats-Unis ; si vous êtes de passage à New York mardi 19 novembre, vous saurez comment occuper votre soirée. [Laurent Bury]
Sakùntala, avec Michelle Johnson et Raúl Melo dans les rôles principaux, dirigé par Israel Gursky, le mardi 19 novembre à 20h, Teatro Grattacielo, NYU Skirball Center for the Performing Arts, Washington Square