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MAHLER, Das Lied von der Erde — Bad Kissingen

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Spectacle
24 juin 2016
Hâ ! Ça-oh-râ toujours l’air chinoâ

Note ForumOpera.com

2

Infos sur l’œuvre

Détails

Qigang Chen

Concerto pour trompette et orchestre « Joie éternelle »

Gustav Mahler

Das Lied von der Erde

Klaus Florian Vogt, ténor

Michael Nagy, baryton

Alison Balsom, trompette

Münchner Philharmoniker

Direction musicale

Long Yu

Bad Kissinger, Max-Littmann-Saal, vendredi 24 juin, 20h

Trentième édition du Kissinger Sommer, le festival international de musique que dirige depuis plusieurs années Kari Kahl-Wolfsjäger. C’est l’événement annuel de la petite ville thermale de Bad Kissingen, qui accueille depuis 1986 les plus grands artistes. Aux Lucia Popp et Marilyn Horne, aux René Kollo et Peter Schreier des débuts a peu à peu succédé une autre génération de chanteurs : accueillie pour la première en 2000, Cecilia Bartoli est revenue une bonne quinzaine de fois, et elle était à nouveau attendue cette année, mais a dû annuler sa participation. Qu’à cela ne tienne ! Il reste encore bien d’autres grands chanteurs à écouter ici, sans parler des chefs et des solistes instrumentaux de grand renom qui défilent à Bad Kissingen : Waltraud Meier, Olga Peretyatko, Philippe Jaroussky, Simone Kermes, Daniel Behle, Christiane Karg, Genia Kühmeier et Nora Gubisch dans un Stabat Mater de Rossini, Norma Fantini et Robert Dean Smith, Edwin Crossley-Mercer dans un récital de chanson française, Ricarda Merbeth et Vesselina Kasarova en duo…

Ce 24 juin, le festival s’ouvrait sur un concert germano-chinois. Lors des discours préliminaires, la directrice explique d’ailleurs qu’elle a revêtu un ensemble chinois, d’un rouge éclatant, couleur du bonheur et de la joie dont elle souhaite qu’ils caractérisent l’édition 2016 du Kissinger Sommer. Mais la Chine est bien sûr présente de manière beaucoup plus musicale ce soir-là : d’abord en la personne du chef, Long Yu. Elle est surtout présente dans les poèmes rassemblés par Mahler pour Le Chant de la Terre. Et elle se matérialise aussi par l’interprétation, en première partie de concert, d’une pièce de Qigang Chen, un concerto pour trompette créé en 2014 et dédié à Alison Balsom, la trompettiste anglaise qui en est également l’interprète ce soir. Avouons-le, la musique de ce compositeur chinois établi en France depuis plus de trente ans, et naturalisé français, ne se situe pas toujours à la hauteur d’inspiration qu’on pourrait espérer, surtout lorsqu’elle s’éloigne de la tradition de son pays natal, qu’il a beaucoup exploitée dans des œuvres comme Iris dévoilée. Son compatriote Tan Dun représentera tout autrement la musique contemporaine chinoise lors d’un concert donné à Bad Kissingen par l’Orchestre National de Lyon le 15 juillet. En attendant, le concerto Joie éternelle révèle de fugitifs instants de fascinant chatoiement orchestral, hélas vite couverts par les mélodies obstinément naïves qui sont confiées à la trompette solo, ou par de petits rythmes dansants qui reviennent à intervalles réguliers.

Après l’entracte, le poème symphonique de Mahler est évidemment le morceau de résistance de ce concert. Mais Le Chant de la Terre pour deux voix, c’est d’un commun, direz-vous, après la performance de Jonas Kaufmann jeudi dernier à Paris. Peut-être, mais un Chant de la Terre « alternatif », où l’on préfère un baryton à la plus traditionnelle contralto, voilà qui est déjà un rien moins courant. Le ténor, c’est Klaus Florian Vogt, qui délaisse un instant les Lohengrin, Erik et Siegmund dont il est coutumier pour reprendre une partition qu’il a maintes fois interprétée et même enregistrée, également avec un baryton. Si la voix paraît devoir lutter avec l’orchestre pour la Chanson à boire introductive, « De la jeunesse » et « L’ivrogne au printemps » trouvent le Jugendlicher Heldentenor parfaitement maître du jeu. Avec lui, pourtant, pas de déferlement de décibels, rien de tellurique dans ces hymnes à l’ivresse des sens, mais un climat unique créé par ce timbre si particulier, comme exempt de tout vibrato, ce style qui lui fait darder certains aigus très clairs. Face à un tel ténor, il fallait trouver un baryton capable de donner une réplique adéquate : au disque, Christian Gerhaher remplissait ce contrat, avec son dépouillement habituel. Au concert, Michael Nagy déploie une voix chaude mais légère, effleurant d’abord les aigus comme de peur de brutaliser les notes, mais pour mieux faire sonner un médium riche et des graves nourris. Pourtant, malgré la douloureuse intériorité qu’y met le baryton allemand, son « Abschied » ne possède peut-être pas le caractère déchirant que peut lui conférer une voix féminine.

A la tête du Münchner Philharmoniker, Long Yu n’hésite pas, lui, à brusquer un peu les choses, mais les musiciens le suivent avec brio dans les tempos très allants qu’il impose à la partition de Mahler, dont la puissance ressort d’autant mieux par comparaison à la tiédeur de ce qui l’avait précédée.

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Gustav Mahler

Das Lied von der Erde

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