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Wolfgang Amadeus
Mozart (Salzbourg 27.01.1756 - Vienne 06.12.1791) et son librettiste Lorenzo Da Ponte (Ceneda 10.03.1749 - New York 17.08.1838) L'un
est italien, l'autre de souche allemande né en Autriche. Da Ponte, plus
tard converti au catholicisme, naît juif... Même leurs caractères s'opposent
: rien ne semblait prédisposer Mozart et Da Ponte à entamer l'une des
collaborations les plus exceptionnelles de l'histoire de la musique.
Da
Ponte est peu apprécié de ses contemporains. Personnage d'une intelligence
singulière mais vaniteux et retors, il a plus souvent inspiré le mépris
que l'admiration. La réputation de Mozart a sans doute pâti de cette fréquentation.
Mais tous ne voient pas en lui le "divin Mozart" ; en 1865 on écrit qu'il
est "un libertin, courant les bals en Pierrot, hantant les tripots et
les billards, donnant à la composition les restes d'une nuit de fredaines." Da
Ponte arrive à Vienne en 1781, après un passage à Dresde où il s'était
réfugié, chassé de Venise par de sombres histoires. On attribue en effet
à l'abbé (Da Ponte est ordonné prêtre en 1773) quelques grossesses chez
d'honnêtes femmes de la République Sérénissime ! A Vienne, l'Empereur
Joseph II le nomme poète officiel de la Cour. Il travaille avec Salieri,
compositeur né en Vénétie comme lui. Il collabore aussi avec Giuseppe
Gazzaniga, auteur en 1787 d'un Don Giovanni Tenorio ossia il Convita
di pietra sur un livret de Bertali. L'ouvrage intéresse à ce point
Da Ponte qu'il en fera le point de départ du Don Giovanni de Mozart. |