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Jacques Offenbach (1819-1880)
Le Docteur Ox
Opéra-bouffe en 3 actes et 6 tableaux
tiré du roman de Jules Verne par Philippe Gille et Arnold Mortier
Créé au Théâtre des Variétés le 26 janvier 1877
Version pour 14 chanteurs et 12 musiciens
Orchestration : Thibault Perrine
Direction musicale : Benjamin Lévy
Mise en scène : Stéphan Druet
Scénographie : Florence Evrard
Costumes : Elisabeth de Sauverzac
Lumières : Philippe Lacombe
Prascovia : Aurélia Legay
Mademoiselle Ygène : Emmanuelle Goizé
Madame van Tricasse : Claire Delgado-Boge
Lotché : Karine Godefroy
Suzel : Edwige Parat
Alda : Sylvia Kevorkian
Naya : Sarah Jouffroy
Le Docteur Ox : Christophe Crapez
Monsieur Van Tricasse : Alain Trétout
Nicklausse / Koukouma : Christophe Grapperon
Frantz : Loïc Boissier
Shaoura : Jacques Gomez
Josse / Ararat : Jean-Christophe Hurtaud
Le grand personnage de Virgamen : Laurent Bourdeaux
Enregistré au Théâtre de l'Athénée Louis Jouvet, décembre 2003
DVD Tourbillon TRB001, 134 min
Vous reprendrez bien un peu d’Ox et d’Ygène ?
On aurait tant aimé retrouver devant son poste l’enthousiasme qu’avait ressenti Geoffroy Bertran lors des représentations du Docteur Ox en décembre 2003 !
Pourtant il faut bien constater que le charme du spectacle s’est
éventé en passant par la vidéo…
La faute en revient principalement à la captation. Elle renforce
le côté artisanal de la production. Ce qui pouvait avoir
un attrait certain sur place, passe à l’écran pour
un certain « amateurisme »... Et ce ne sont pas
les quelques effets de caméra (ralentis, gros plans
caméra au poing) ou
l’ « idée » d’avoir
filmé l’arrière scène ou encore de faire des
gros plans sur les musiciens qui changent grand chose… Ils
auraient même tendance à renforcer cette impression.
Mais ce préambule un rien sévère ne devrait pas
décourager totalement l’amateur d’Offenbach !
D’abord parce que l’œuvre vaut le détour !
Cette fantaisie inspirée d’une nouvelle de Jules Verne (1)
tranche par rapport aux sujets inspirant habituellement Offenbach,
insérant le fantastique comme élément
perturbateur… et comique.
La ville flamande de Quiquendonne est comme endormie ; le moindre
bruit, le moindre mouvement un peu vif donne la migraine aux
habitants… Dans ces conditions, les parties d’échec
durent plus de deux ans à Quiquendonne. Mais ce présent
bien ennuyeux va être bouleversé par
l’arrivée du savant suédois, le Docteur Ox, et de
son invention merveilleuse, un gaz qui décuple les force
vitales. De quoi chambouler la vie de tous les habitants !
Vous ajoutez à l’intrigue une fausse bohémienne,
vraie princesse de Transcaucasie qui poursuit le Docteur de ses
assiduités (2),
une assistante maitresse femme qui découvre grâce au gaz
la beauté des femmes, un bourgmestre cocu…
Vous saupoudrez le tout d’airs entraînants…
Et vous obtiendrez un opéra bouffe haut en couleur et
constamment surprenant, dont les mélodies accrochent
immédiatement. Il est ainsi quasiment impossible de se sortir de
la tête la ritournelle chantée par Prascovia à la
fête du village, ou encore l’irrésistible duo
Ox-Ygène.
La prise de son met en relief les quelques défauts d’une
troupe qui, à quelques exceptions près, séduit
davantage par sa cohésion que par ses individualités
vocales.
Fait exception justement Aurélia Legay
qui en Prascovia s’en donne à cœur joie, que ce soit
dans la fameuse chansonnette précitée, entonnée
d’une voix de petit garçon ou en domestique flamingante.
Pour ne rien gâcher, la voix est pleine et le timbre pulpeux.
On ne passer non plus passer sous silence la savoureuse composition d’Emmanuelle Goizé en Ygène, la chanteuse combinant avec brio sens comique et musicalité.
Christophe Crapez
campe lui un Ox délirant mais dont le timbre est peu
flatté par le micro, notamment dans les aigus. On aurait
rêvé d’un ténor plus gracile, tel Yann
Beuron, dans ce rôle.
Au final une captation qui ne rend pas justice au spectacle
qu’elle était sensée
« immortaliser ». On reprendrait bien un peu
d’Ox et d’Ygène, mais en direct uniquement !
Antoine BRUNETTO
Notes
(1)
Jacques Offenbach avait déjà créé un
« Voyage dans la Lune » d’après
JulesVerne
(2) il faut dire qu’elle a été abandonnée par le Docteur Ox en plein mariage !
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