Oeuvre de Gaetano Donizetti - n°1
Un dossier proposé par Yonel Buldrini
 
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  Pigmalione

The Godhead Fires (The Pygmalion Series) par Sir Edward Coley Burne-Jones - (1868-70)


A partir du Pygmalion  de Jean-Jacques Rousseau, fleurirent les opéras sur ce sujet mythologique : Pimmalione   de Cimador (1790), Pigmalione  de Sirotti et Il Pigmalione  de Pepoli (1793), Pimmaglione  de Asioli (1796), Pimmalione  de Francesco Gnecco (1769?-1810?), Pimmalione  de Rampini (1802), Pygmalion  de Luigi Cherubini (1809). On pourrait ajouter à cette liste probablement non exhaustive, les oeuvres ayant pour titre le nom de l’autre personnage de la légende, comme Die schöne Galathee  de Franz von Suppé (1865).

Acte unique

Pigmalione (ténor) contemple les statues qu’il a sculptées autrefois et se lamente de ne plus ressentir la ferveur que provoquait sa fièvre créatrice. L’une des statues est recouverte d’une toile, il s’en approche avec émotion et lorsqu’il la découvre, un étrange sentiment l’envahit. Il ne peut baisser le marteau sur elle tant il est subjugué par sa beauté... et voilà qu’il lui semble voir frémir les membres de la statue effrayée par le marteau. Pigmalione en perd la tête... d’autant qu’il sent grandir en lui l’amour pour... elle! Il implore les dieux et assiste dans une sorte d’extase à la chute d’un éclair qui tombe sur la statue... elle s’anime, il se croit fou! Galatea (soprano) fait quelques pas : “A qui suis-je?”, Pigmalion trouve la force de lui expliquer “Tu es mon idole. / Tu es, ma chère, l’oeuvre de ma main / de mon coeur et des Dieux.” Elle lui prend la main, l’approche de son coeur et lui demande ce que c’est. Il répond : “L’asile de l’amour.” On devine la question suivante et lorsqu’elle comprend et ressent l’amour, ils s’enlacent tendrement et le rideau tombe.

La création de 1960, au Teatro Donizetti, se prévalait de la présence du ténor Doro Antonioli qui prétait son timbre chaleureux et velouté à Pigmalione. Elle fut enregistrée et publiée sur disques Lp (privés) puis officiels : Melodram 029. La firme On Stage! édita en Cd une reprise de l’œuvre à Lugano (1974), à la Radio de la Suisse italienne, sous la direction du maestro Bruno Rigacci (On Stage 4701). Le troisième enregistrement disponible (Bongiovanni GB 2109/10-2), présentant la Galatea de Susanna Rigacci, fille du maestro (!), est l’écho d’une représentation à Terni en 1990.

De l’année suivante datent Olimpiade  et L’Ira di Achille, deux compositions quelque peu mystérieuses car on n’en possède que des fragments. L’infructueuse recherche des partitions entières conduit la plupart des biographes à penser que Donizetti n’aurait mis en musique que des extraits de ces deux livrets. Les sujets mythologiques et rebattus, et donc facilement disponibles, servent la thèse de l’exercice d’étudiant plutôt que celle du livret choisi et mis en musique selon une conception bien arrêtée. La “Scena e Duetto Aristea-Megacle” qui nous reste[1]  (ou constitue tout ce que Donizetti a composé) de l’Olimpiade, comporte déjà l’abandon, la chaleur et un élan doté d’une palpitation toute romantique qui constitueront un trait typique du style donizettien.

De L’Ira di Achille , on possède le premier acte et un duo et un air du second, mais il est toujours possible que cela représente la totalité des passages mis en musique. La ville de Bergame a inclus dans ses célébrations du cent cinquantième anniversaire de la disparition de son illustre fils (1998) une reprise des morceaux existants de l’oeuvre.

Yonel Buldrini

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[1] Le morceau accompagne d’autres extraits fort rares complétant le coffret Bongiovanni consacré à Rita  et Pigmalione . (GB 2109/10-2).