A partir du Pygmalion de
Jean-Jacques Rousseau, fleurirent les opéras sur ce sujet mythologique :
Pimmalione de Cimador (1790), Pigmalione de Sirotti et Il
Pigmalione de Pepoli (1793), Pimmaglione de Asioli (1796),
Pimmalione de Francesco Gnecco (1769?-1810?), Pimmalione de Rampini
(1802), Pygmalion de Luigi Cherubini (1809). On pourrait ajouter à cette
liste probablement non exhaustive, les oeuvres ayant pour titre le nom de
l’autre personnage de la légende, comme Die schöne Galathee de Franz von
Suppé (1865).
Acte unique
Pigmalione (ténor) contemple les statues qu’il a sculptées autrefois et se
lamente de ne plus ressentir la ferveur que provoquait sa fièvre créatrice.
L’une des statues est recouverte d’une toile, il s’en approche avec émotion et
lorsqu’il la découvre, un étrange sentiment l’envahit. Il ne peut baisser le
marteau sur elle tant il est subjugué par sa beauté... et voilà qu’il lui semble
voir frémir les membres de la statue effrayée par le marteau. Pigmalione en perd
la tête... d’autant qu’il sent grandir en lui l’amour pour... elle! Il implore
les dieux et assiste dans une sorte d’extase à la chute d’un éclair qui tombe
sur la statue... elle s’anime, il se croit fou! Galatea (soprano) fait quelques
pas : “A qui suis-je?”, Pigmalion trouve la force de lui expliquer “Tu es mon
idole. / Tu es, ma chère, l’oeuvre de ma main / de mon coeur et des Dieux.” Elle
lui prend la main, l’approche de son coeur et lui demande ce que c’est. Il
répond : “L’asile de l’amour.” On devine la question suivante et lorsqu’elle
comprend et ressent l’amour, ils s’enlacent tendrement et le rideau tombe.
La création de 1960, au Teatro
Donizetti, se prévalait de la présence du ténor Doro Antonioli qui prétait son
timbre chaleureux et velouté à Pigmalione. Elle fut enregistrée et publiée sur
disques Lp (privés) puis officiels : Melodram 029. La firme On Stage! édita en
Cd une reprise de l’œuvre à Lugano (1974), à la Radio de la Suisse italienne,
sous la direction du maestro Bruno Rigacci (On Stage 4701). Le troisième
enregistrement disponible (Bongiovanni GB 2109/10-2), présentant la Galatea de
Susanna Rigacci, fille du maestro (!), est l’écho d’une représentation à Terni
en 1990.
De
l’année suivante datent Olimpiade et L’Ira di Achille, deux
compositions quelque peu mystérieuses car on n’en possède que des fragments.
L’infructueuse recherche des partitions entières conduit la plupart des
biographes à penser que Donizetti n’aurait mis en musique que des extraits de
ces deux livrets. Les sujets mythologiques et rebattus, et donc facilement
disponibles, servent la thèse de l’exercice d’étudiant plutôt que celle du
livret choisi et mis en musique selon une conception bien arrêtée.
La “Scena e Duetto Aristea-Megacle” qui
nous reste
(ou
constitue tout ce que Donizetti a composé) de l’Olimpiade, comporte déjà
l’abandon, la chaleur et un élan doté d’une palpitation toute romantique qui
constitueront un trait typique du style donizettien.
De L’Ira di Achille , on
possède le premier acte et un duo et un air du second, mais il est toujours
possible que cela représente la totalité des passages mis en musique. La ville
de Bergame a inclus dans ses célébrations du cent cinquantième anniversaire de
la disparition de son illustre fils (1998) une reprise des morceaux existants de
l’oeuvre.
Yonel Buldrini
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