Le prochain album de Philippe Jaroussky s’articule autour des oratorios italiens de l’ère baroque avec onze airs, dont cinq en première mondiale, auxquels s’ajoutent trois ouvertures. Son titre – La vanità del mondo – est emprunté à un oratorio de Pietro Torri. Parmi les compositeurs au programme – notamment Haendel, Scarlatti, Vivaldi, Hasse, Fago et Caldara –, Fortunato Chelleri fait figure de découverte. Ce musicien originaire de Parme a fait l’essentiel de sa carrière en Allemagne ; son oratorio Dio al Sinai fut créé à Dresde en 1731. « Je trouve que les maîtres de cette période donnent souvent le meilleur d’eux-mêmes lorsqu’ils adaptent les grands mythes de l’Ancien Testament » explique le contre-ténor. « Traités dans un oratorio sur un mode plus statique que dans un opéra, les mythes en question y suscitent en revanche une réflexion plus profonde quant à la place qu’occupe le genre humain au sein de l’Univers. C’est un point qui, à mon sens, acquiert une résonance particulière en cette année 2020 marquée par la pandémie. »
Toujours en relation avec la crise sanitaire que nous traversons, Philippe Jaroussky poursuit : « À bien des égards, le simple fait que cet album ait pu voir le jour relève du miracle. Programmé à l’origine pour avril 2020, il fut ajourné pour cause de confinement. Par la suite, nous avons jusqu’au tout dernier moment douté de la possibilité d’être tous prêts pour l’enregistrer en juin, condition nécessaire pour que l’album paraisse avant la fin de l’année. Pouvoir enfin refaire de la musique après cette interruption forcée de plusieurs mois fut, pour moi comme pour les musiciens d’Artaserse, une immense libération. La vanità del mondo – la vanité du monde – nous a semblé être le titre qui convenait. Il se pourrait que la crise que nous traversons, et avec elle ces airs composés il y a quelques trois cents ans, contribuent à réveiller nos consciences. » Sortie annoncée le 13 novembre 2020.