Metteur en scène, notamment de Philémon et Baucis à Tours cette saison, Julien Ostini propose pour la 2e année consécutive les 19 et 21 juillet prochains un opéra en plein air à Linières dans ce désert lyrique qu’est la Mayenne. Objectif avoué : ouvrir l’opéra à tous. Comment ? En portant à l’affiche des œuvres piliers du répertoire – Aida cet été, Carmen l’an passé – à des prix défiant toute concurrence : 5€ en seconde catégorie, 15€ en première. Son secret : le bénévolat. Tous les artistes, professionnels, se produisent gratuitement ; les villages environnants se mobilisent pour créer les décors, les costumes mais aussi pour loger la cent-cinquantaine d’artistes participants. Trois-cent personnes au total sont engagées dans ce projet entièrement autofinancé. Après avoir loué l’audace d’une telle entreprise, après avoir admiré le courage et l’énergie qu’il a fallu déployer pour parvenir à convaincre et motiver les partenaires, après avoir formé des vœux mérités de succès renouvelé, survient la question qui fâche, non sans relation avec l’enquête menée l’année dernière sur les défraiements des chanteurs lyriques : la gratuité du travail, pratique désormais fréquente dans bon nombre de festivals, petits et grands, est-elle la seule solution pour que subsiste le spectacle vivant en général, l’opéra en particulier ?