Comme chaque été, le Musée des Tapisseries installé dans l’Archevêché d’Aix-en-Provence propose une exposition autour de l’histoire du festival. Cette année, c’est le Don Giovanni de Mozart qui est à l’honneur, à travers ses différentes incarnations successives. De la production réglée en 1949 par Jean Meyer, « de la Comédie Française », la postérité a surtout retenu les décors et costumes signés Cassandre, qui avait pris le parti alors audacieux de situer l’action à l’époque de Mozart. Repris jusqu’en 1972 (!), ce spectacle reste une référence aixoise, au point qu’aucun n’est ensuite vraiment parvenu à s’imposer. Pourtant, chaque directeur du festival a tenté de faire venir des hommes de théâtre prestigieux pour lutter contre un souvenir trop écrasant. Appelé en 1976, Jean-Pierre Vincent reviendra dès 1981 avec un décorateur différent (Jean-Paul Chambas). En 1986, c’est le tour de Gildas Bourdet, production dont ne restent que quelques photos, alors qu’on dispose pour toutes les autres de maquettes, de dessins, de costumes et parfois même de films. En 1992, le spectacle signé Giorgio Marini ne laisse guère de trace. Vient en 1998 le tour de Peter Brook et de sa « production Ikea » ainsi qu’elle fut surnommée à cause de son mobilier. En 2010, Dmitri Tcherniakov modifia complètement les relations familiales entre les personnages, mais en vain. En 2017, Jean-François Sivadier aura-t-il plus de succès ?
« Don Giovanni, l’opéra des opéras », jusqu’au 17 septembre, Musée des Tapisseries, Aix-en-Provence