Pour la deuxième fois du Festival Présences, le baryton-basse Davóne Tines interprétait hier, 18 février, la musique de Kaija Saariaho. Nous avions été très agréablement surpris par sa performance lors du concert orchestral du 16 février dernier dans le cycle True Fire. L’impression positive se confirme avec l’interprétation de Sombre pour baryton, flûte basse, percussion, harpe et contrebasse. La musicalité reste au rendez-vous et la voix possède toujours ce timbre sombre (précisément !) et envoûtant. Seule la tessiture aigüe (davantage mise à l’épreuve que dans True Fire) nous laisse un peu sur notre faim, le baryton faisant parfois preuve d’une retenue frustrante, probablement par peur de couvrir l’effectif chambriste.
En prélude à ce cycle, retenons d’abord notre découverte du kantele, instrument traditionnel finlandais proche du cymbalum ou du koto. La pièce Kuura, de Tapio Tuomela en montrait toutes les possibilités, servie par le jeu incroyablement virtuose de Eija Kankaanranta. Retenons également la création mondiale de Light still and moving pour flûte et kantele de Saariaho, toujours servie par des interprètes d’exception, puisque c’est la flûtiste Camilla Hoitenga qui rejoint le « kanteliste » pour l’occasion. Saluons enfin l’époustouflante performance du contrebassiste Florentin Ginot dans son interprétation d’Ombres portées du compositeur Daniel D’Adamo.