Depuis 2002, Women of Africa, une organisation de solidarité internationale présente dans dix pays, dont huit d’Afrique, s’emploie à traiter les problèmes de notre monde comme ils devraient toujours l’être, non de manière autoritaire et paternaliste ainsi qu’ils ont tendance le plus souvent à être envisagés mais en encourageant « une citoyenneté responsable » à travers des initiatives locales pensées à un niveau global. Pour exemple (parmi de nombreux autres), le projet Africa Lyric’s Opera, qui soutient les jeunes artistes lyriques africains avec en prévision l’ouverture d’un conservatoire de musique en Afrique.
Une soirée de gala au Théâtre des Champs-Elysées visait hier soir, mercredi 28 septembre, à soutenir ce projet. Huit chanteurs d’origine afro-américaine, accompagnés par l’Orchestre de la Garde républicaine placé sous la direction de Sébastien Billard, ont parcouru un vaste répertoire, du Rossini le plus sérieux avec « Non lasciarmi in tal momento » – un air tiré d’Aureliano in Palmira, écrit à l’intention du castrat Giovanni Battista Velutti, chanté par l’étonnant contre-ténor Serge Kakudji – à « A Tara », un chant sacré camerounais interprété avec ferveur par le Chœur de l’Armée française et la basse Jacques-Greg Belobo. Plus qu’une « Cold Song », portée pourtant à un niveau d’interprétation dramatique saisissant par Fabrice Di Falco, plus que des extraits de Porgy and Bess, tous confondants d’aisance et de justesse avec, par Marie-Laure Garnier un « Summertime » à faire pleurer des pierres ou dans « There’s a boat dat’s leavin’ soon » l’admirable swing du ténor Chauncey Packer, c’est Axelle Fanyo qui a créé la surprise, rappelant que l’Afrique est un formidable vivier de voix nouvelles, appelé sans doute à supplanter l’Asie dans les années à venir. Patricia Djomseu, la présidente déléguée de Women of Africa, ne s’y est pas trompée. La soprano bénéficiera du programme de soutien de l’association aux jeunes talents lyriques. Rendez-vous est d’ores et déjà pris en 2018 pour une nouvelle édition de Africa Lyric’s Opéra ; plus d’informations en attendant sur www.womenofafrica.org.