Malgré un an et demi de fermeture pour travaux, l’Opéra-Comique compte bien continuer à faire entendre sa voix, et ses voix, à travers diverses manifestations. Récemment, c’était la visite nocturne du chantier de la Salle Favart ; à présent, c’est à travers un « webopéra » diffusé dimanche 21 février à 18 heures. Après Robert le cochon et les kidnappeurs créé en juin 2014, Marc-Olivier Dupin fait une fois encore équipe avec Ivan Grinberg pour Le Mystère de l’écureuil bleu, hommage attendri au répertoire de l’Opéra-Comique où, sur la trame d’une enquête policière dans le théâtre même, passent des réminiscences de Lakmé, de Louise, de Manon et de bien d’autres titres encore. De ce fait, on s’interroge sur le public auquel s’adresse exactement cette création : l’auteur du livret est connu comme auteur pour enfants, et la nature du crime au centre de l’intrigue semble destiner l’œuvre au jeune public, mais cette heure et demie mêlant parlé et chanté, malgré des ensembles associant joliment les voix, risque de paraître bien longuette aux têtes blondes, car le spectacle manque cruellement de rythme, malgré la prestation brillante des artistes, pour la plupart issus de l’Académie de l’Opéra-Comique. Sandrine Buendia semble beaucoup s’amuser à prêter son entrain et son timbre de vif-argent à un personnage de diva cruelle. Pour elle et la belle voix complémentaire d’Armelle Khourdoïan, Marc-Olivier transforme l’air des clochettes en duo. Marion Tassou campe le troisième personnage féminin, également soprano. Trois voix masculines leur donnent la réplique : le ténor Safir Behloul et les barytons Jean-Jacques L’Anthoën et surtout Ronan Debois, qui bénéficie du rôle en or du directeur de l’Opéra-Comique.
Le Mystère de l’écureuil bleu – Enquête à l’Opéra-Comique, livret et mise en scène Ivan Grinberg, Musique et direction musicale Marc-Olivier Dupin, orchestre des Frivolités Parisiennes. Coproduction Arte France, Opéra Comique et François Roussillon et associés, à visionner jusqu’au 21 août sur le site de l’Opéra-Comique