Dans quelques mois, le Palais Garnier résonnera des dissonances du Lear d’Aribert Reimann, qu’il avait déjà accueilli en novembre 1982 dans une production due à Jacques Lassalle ; on frémit d’avance à la pensée de ce qu’en tirera le metteur en scène Calixto Bieito. En 1978, pour la création de l’œuvre à Munich, c’est le beaucoup plus sage Jean-Pierre Ponnelle qui avait monté le spectacle, ensuite accueilli par San Francisco en 1981. Si vous pensez que cette production quasi quadragénaire a disparu depuis belle lurette, détrompez-vous : l’Opéra de Budapest s’apprête à la reproposer pour quelques représentations à partir du 30 janvier. A Paris, c’est Bo Skovhus qui succèdera à Peter-Gottlieb, interprète du rôle-titre en 1982 ; à Budapest, le personnage créé par Dietrich Fischer-Dieskau sera incarné par Tómas Tómasson, baryton habitué aux rôles wagnériens, comme Klingsor qu’il chante régulièrement au Staatsoper de Berlin.