La grave crise du Teatro dell’Opera de Rome et les soubresauts de l’actuelle saison lyrique de la Ville éternelle pouvaient faire craindre l’extinction du fragile festival d’été des Thermes de Caracalla. Eh bien non. Tout au contraire, le nouveau Surintendant de l’Opéra de Rome, Carlos Fuortes, entend bien rendre à la saison estivale de l’opéra son « excellence artistique » pour qu’elle retrouve sa « grande popularité » : doublement des représentations lyriques (qui passeront de 9 à 16) et choix d’œuvres « populaires ». L’objectif est d’attirer financements et recettes pour alimenter les actifs de la Fondation du Théâtre de l’Opéra de Rome. Deux chefs-d’œuvre lyriques choyés par le public se succéderont : d’abord La Bohème de Puccini (14 juillet – 9 août) dans une mise en scène de David Livermore et sous la baguette de Daniele Rustoni, avec dans les principaux rôles Carmela Remigio, Aquiles Machado, Claudio Sgura et Rosa Feola ; puis Le Barbier de Séville (23 juillet – 8 août), dirigé par Stefano Montanari et réglé par Lorenzo Mariani avec René Barbera, Annalisa Stroppa, Omar Montanari et Vito Priante dans le rôle titre. 3 spectacles de ballets (le Tokyo Ballet avec Le Sacre du printemps de Béjart, les 7 Danses grecques de Theodorakis et Don Giovanni sur une musique de Chopin ; Le Lac des cygnes – où apparaîtra l’étoile de l’opéra de Paris Ludmilla Pagliero ; et le spectacle de danse contemporaine Roberto Bolle and Friends) ainsi qu’une « relecture » du Carmen de Bizet, librement réinterprété par l’orchestre de Piazza Vittorio complèteront l’ensemble. Le tout dans le décor grandiose mais peu favorable à l’acoustique (le festival est sonorisé) des thermes de Caracalla à Rome. Laissons nous tenter… [Cédric Manuel]