Le Palais Farnèse, siège de l’ambassade de France en Italie, organisait ces jours-ci un récital lyrique dans le cadre du 5e festival Suona francese, qui se déroule dans toute l’Italie entre avril et juin. De jeunes interprètes du Santa Cecilia Opera Studio, école de chant placée sous les auspices de la prestigieuse Académie Nationale Sainte-Cécile de Rome et qui compte parmi ses enseignants Renata Scotto, y donnaient quelques airs fameux tirés d’opéras du XIXe siècle composés par quelques uns de nos Prix de Rome : Gounod, Bizet, Berlioz, Massenet et Charpentier.
Trois soprani, un mezzosoprano et deux barytons se sont ainsi succédé dans Faust, Werther, Roméo et Juliette, Hérodiade, La Damnation de Faust, Carmen et Louise, ainsi que dans le rare Don Procopio, chanté ici dans sa version italienne originale, Bizet l’ayant composé à Rome en ayant sans nul doute en tête un certain Don Pasquale…
Malgré l’acoustique des plus difficiles du magnifique Salon d’Hercule et un chant souvent bien peu idiomatique, les jeunes interprètes ont fait montre d’une belle vaillance, d’exemplarité pour certains dans les nuances et la projection de la voix, mais aussi d’individualités très marquées dans chaque répertoire. Mention spéciale, de ce point de vue, aux dames : Tina Cowling (Bettina parfaitement à l’aise de Don Procopio), Elide de Matteis Larivera (aux aigus surpuissants dans la valse de Juliette comme dans l’air de Micaela), Cristina Alunno (beau « D’amour l’ardente flamme ») et surtout Angela Nisi, Louise en état de grâce dans « Depuis le jour ». De jeunes gens que l’on entend déjà sur scène ici ou là et dont sans doute on reparlera… [CM]