Lors d’une interview en 2005, Michael Nyman déclarait en toute modestie : « Je pense que je suis un très bon compositeur d’opéra », estimant que, comme Mozart, il était capable de créer musicalement des univers inoubliables. Hélas, tout le monde ne semble pas avoir de lui une aussi haute opinion. Covent Garden a en effet eu la fâcheuse idée de refuser de monter une œuvre du collaborateur attitré de Peter Greenaway. Si l’Opéra de Londres n’a pas accédé à sa demande, c’est, explique Kasper Olten, directeur du ROH, une simple question de goût, le style musical de Michael Nyman ne correspondant pas à l’orientation actuelle de la maison en matière de création ; il n’y a en effet pas grand rapport entre le dernier (très grand) succès de Covent Garden, Anna Nicole, et le premier opéra de Michael Nyman, The Man Who Mistook His Wife for a Hat (1986). Fort marri, le compositeur, qui habite Mexico, menace de s’expatrier définitivement et de ne plus payer d’impôts dans son pays natal où il n’est pas autorisé à voir ses œuvres jouées sur la première scène nationale. A l’heure où l’on ne parle déjà que trop de fuite des capitaux, espérons que nos compositeurs français ne s’inspireront pas de cet exemple. [LB]