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Soile Isokoski était à Orsay

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Brève
10 février 2012
Soile Isokoski était à Orsay

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Jeudi 9 février, le Musée d’Orsay inaugurait une série de concerts dédiés à la Finlande avec un récital donné par Soile Isokoski. Cette grande Maréchale n’était évidemment pas venue chanter du Strauss, mais des mélodies de ses compatriotes. Avec une intensité expressive qui n’a d’égale que son économie de gestes, loin de toute théâtralité qui lui paraîtrait sans doute trop méditerranéenne, celle dont le prénom signifie « Lumière du nord » a proposé une première partie consacrée à des figures quelque peu mineures ; ni Oskar Merikanto (1868-1924), malgré la réputation dont il jouit en son temps, ni Toivo Kuula (1883-1918), mort prématurément, ne produisent une forte impression sur l’auditeur. Tout change, en revanche, en deuxième partie de concert : après ces compositeurs de la Belle Epoque au lyrisme un peu convenu, Yrjö Kilpinen (1892-1959), « le Hugo Wolf finlandais », dont elle n’interprète que quatre mélodies sur les quelque sept cents qu’on lui doit, frappe par la simplicité extrêmement efficace d’un langage harmonique plus moderne, et la chanteuse stupéfie par son investissement dans une pièce aussi douloureuse que « Maassa marjani makaavi » (« Mon bien-aimé repose en terre »). Avec Sibélius, enfin, Soile Isokoski nous livre le meilleur de la musique de son pays, à travers un bouquet de six mélodies, sur des textes d’une grande qualité poétique, que le compositeur sert admirablement, concluant sur « Flickan kom ifrån sin älskling möte » (La fille revient des bras de son amant »), au désespoir tout aussi délectable. Cultivant la ressemblance avec Elizabeth Schwarzkopf, dont elle est très proche par le répertoire, par le timbre et par certains maniérismes, la soprano finlandaise offre, avec la complicité de sa pianiste attitrée, Marita Viitasalo, en premier bis un Mozart qu’elle a eu le bon goût de choisir en français, « Dans un bois solitaire », puis termine avec deux mélodies finlandaises, dont un superbe « Mina metsan polkuja kuljen » d’Erkki Melartin, « pour prouver que nous avons aussi des musiques positives », comme elle l’annonce avec humour !

 

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