Pauvre Meyerbeer qui, après avoir été le compositeur le plus joué de son époque, est devenu le paria des dictionnaires de musique. Heureusement pour lui, la situation semble s’être améliorée ces dernières années. Si aujourd’hui ses opéras occupent rarement l’affiche, ce n’est plus en raison de leur prétendue médiocrité mais parce qu’ils s’avèrent particulièrement difficiles à représenter. Le « Grand Opéra », dont le père de Robert le Diable fut l’apôtre, a en effet ses exigences : un orchestre symphonique, des choristes en veux-tu en voilà mais aussi des décors, des costumes, un corps de ballet au grand complet et surtout des chanteurs rompus à tous les exercices, capables de puissance, d’expression autant que de virtuosité. Voilà qui rend d’autant plus louable l’initiative du Théâtre Royal de La Monnaie dont Les Huguenots dirigés du 11 au 30 juin par Marc Minkowski s’annoncent comme le clou de cette fin de printemps. Tout aussi digne d’éloges, l’Opéra National du Rhin n’hésite pas à programmer à son tour la partition phare de Meyerbeer au cœur d’une saison intelligemment contrastée (de Farnace de Vivaldi à la création contemporaine – La nuit de Gutenberg de Philippe Manoury, en passant par Rossini, Puccini et les deux Strauss – Johann et Richard). Les points communs entre ces deux Huguenots ? La mise en scène d’Olivier Py, la Valentine de Mireille Delunsch, le Saint-Bris de Philippe Rouillon et le plaisir de (re)découvrir une œuvre injustement mésestimée. Plus d’informations sur www.lamonnaie.be et sur www.operanationaldurhin.eu/opera-2011-2012 Christophe Rizoud