Cent jours : c’est souvent la durée de l’état de grâce chez les politiques. On ignorait qu’il en était de même pour les directeurs d’opéra. Dominique Meyer l’apprend à ses dépens depuis décembre dernier avec son cycle Mozart, une série de nouvelles productions au Staatsoper de Vienne. Première déconvenue : Don Giovanni mis en scène par Jean-Louis Martinoty, copieusement hué le soir de la première et méticuleusement descendu dans la presse le lendemain. Unanimité donc, pour un spectacle en effet bien pénible : mise en scène laide et inefficace, distribution décevante (photos et extrait vidéo ici). Deuxième divorce avec la première des Noces de Figaro ce 16 février, reprise de la production du Théâtre des Champs-Elysées signée du même Jean-Louis Martinoty, dont on nous rapporte qu’elle a été très froidement accueillie par le public viennois. Force est en revanche de ne pas être d’accord avec le verdict des gardiens du temple mozartien : quelque peu retouchée, la mise en scène n’est pas des plus réjouissantes, elle est en tout cas très efficace. Surtout, pour la dernière représentation, la distribution touche au miracle : bouleversante Comtesse de Dorothea Röschmann, inénarrable Figaro de Luca Pisaroni, Almaviva en très grande forme d’Erwin Schrott, et déjà très grande Susanna de la jeune Sylvia Schwartz. A Vienne, les voix sont assurément reines. [MH]