–
Pour sa première mise en scène en tant que directeur artistique du Royal Opera House, Kasper Holten avait choisi Eugène Onéguine, oeuvre que l’ENO a donnée récemment dans une production de Deborah Warner. Et fidèle aux bonnes habitudes qu’il a prises quand il était directeur de l’opéra de Copenhague, monsieur Holten pratique le recyclage mou des idées brillantes qu’ont eues ailleurs des metteurs en scène plus doués que lui. Pour l’opéra d’Amsterdam, Stefan Herheim avait conçu une proposition particulièrement virtuose, où Onéguine et Tatiana revoyaient leur passé se dérouler leurs yeux ; un DVD Opus Arte avait immortalisé ce spectacle inoubliable. A Londres, où l’on retrouve la Tatiana de Krassimira Stoyanova, mais cette fois face à Simon Keenlyside au lieu de Bo Skovhus, Kasper Holten reprend le même truc, mais en moins bien réalisé, et dans des décors ultra-traditionnels, pour rassurer le public très conservateur de la capitale britannique. Et le résultat ne convainc personne. Cela dit, chacun sera en mesure d’en juger quand la dernière représentation sera diffusée en direct dans divers cinémas, et notamment qu’à l’Auditorium du Louvre, le 20 février. [Laurent Bury]