C O N C E R T S 
 
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PARIS
Théâtre des Champs-Élysées

17/12/01

 
Récital Cecilia Bartoli
accompagnée par Le Musiche Nove

Giulio Caccini :
Belle rose, Dolcissimo sospiro, Al fonte al prato

Claudio Monteverdi :
Si dolce è il tormento, Maledetti sia l'aspetto, Quel sguardo sdegnosetto

Georg Friedrich Haendel
Languia di bocca lusinghiera

Antonio Vivaldi
Tra l'erbe i zeffiri

Georg Friedrich Haendel
Dietro l'orme fugaci (Armida abbandonata)

Riccardo Broschi
Son qual nave (Artaserse, air d'Arbace)

Wolfgang Amadeus Mozart :
Oiseaux si tous les ans, Dans un boa solitaire,
Ridente la calma, Un moto di gioia

Joseph Haydn :
Arianna à Naxos

Christoph Willibald Gluck
Di questa cetra in seno (Il Parnaso confuso, air d'Erato), Quel chiaro rio
(La Corona, air d'Atalanta)

Suivis d'une demi-douzaine de bis.



 
 

TRANSES NAPOLITAINES

C'est à une promenade dans l'univers baroque que nous convie Cecilia Bartoli au travers d'un programme généreux (2h03 !) et hors des sentiers battus.

On ne peut que se féliciter de cette curiosité de la part d'une cantatrice qui n'aurait aucun mal à remplir (et à séduire) une salle avec des classiques de ce répertoire.

Vocalement, la virtuosité reste la qualité maîtresse de Bartoli : en ce sens, l'extrait de l'Artaserse de Riccardo Broschi, qui clôt la première partie, est proprement confondant, tant par la vitesse et la précision des vocalises que par l'étendue de la tessiture. Il lui vaut une ovation justifiée.

Dans les airs lents, Bartoli séduit moins en raison d'un timbre un peu ingrat et une voix un peu sèche.

L'absence de caractérisation reste toujours son défaut majeur. Homme, femme, reine, soldat ou bonniche : l'interprétation est uniforme et se limite à "content / pas content". Il en est de même de l'absence de coloration (qualité belcantiste essentielle pourtant) qui, à la longue, donne une impression dëuniformité.

Scéniquement, ce n'est pas toujours la grande classe : dans les vocalises, on dirait une guenon en rut devant qui on épluche une banane (si vous ne me croyez pas, jetez un úil sur son dernier DVD : il y a des passages tout droit sortis du making-of de "la Planète des Singes").

Enfin, on retrouve la générosité de Cecilia au travers d'un nombre important de bis, donnés sans se faire prier à un public enthousiaste et ravi.

Le Musiche Nove assure un accompagnement agréable et discret.
 

Placido Carrerotti
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