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FLORENCE
17/01/2008
- Retransmission de la R.A.I -
© DR
TEATRO DEL MAGGIO MUSICALE FIORENTINO
Saison lyrique 2007-2008
En direct du « Teatro Comunale » de Florence
Jeudi 17 janvier 2008
Giacomo PUCCINI
MADAMA BUTTERFLY
Opéra in trois actes de Luigi Illica et Giuseppe Giacosa
Ciò Ciò San (« Madama Butterfly ») : Patricia Racette
Benjamin Franklin Pinkerton : Stefano Secco
Il Console Sharpless : Marco Di Felice
Suzuki : Francesca Franci
Goro : Mario Bolognesi
Il Principe Yamadori : Giovanni Bellavia
Lo Zio Bonzo : Francesco Palmieri
Kate Pinkerton : Raffaela Ambrosino
Il Commissario imperiale : Paolo Pecchioli
L’Ufficiale del regsitro : Luciano Robert
Orchestra e Coro del Maggio Musicale Fiorentino
Mestro del Coro : Piero Monti
Maestro Concertatore e Direttore : Roberto Rizzi Brignoli
Mise en scène, décors et costumes : Pier Luigi Samaritani
(Production créée en 1979 pour le « Maggio Musicale » de Florence
et alors placée sous la direction du Maestro Gianandrea Gavazzeni)
- Retransmission de la RAI -
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Une somptueuse Butterfly pour l’hommage à Puccini
La
reprise de cette production florentine de 1979 était
dédiée au cent-cinquantième anniversaire de la
naissance de Giacomo Puccini. Il était bon de préciser
l’intention, on ne pouvait en effet la deviner, tant Madama Butterfly est aimé et se trouve être l’un des opéras les plus représentés au monde.
Le « Teatro Comunale » de Florence
s’est pour l’occasion assuré le concours d’une
somptueuse Ciò Ciò San, le soprano américain Patricia Racette. Un suberbe timbre « fruité », dont l’expressivité vient largement d‘un beau vibrato,
et s’amincissant dans des aigus poignants, malgré un
registre grave consistant. Interrogée par la RAI, elle
évoqua son début de carrière dans le jazz ;
et à la question-constatation navrée du
journaliste : « Pinkerton est vraiment
odieux », Patricia Racette éclate de rire et
rectifie le terme en « irresponsable », il
est « jeune » mais « non
malicieux » : « ce n’est pas un enfant
je le sais mais il est comme beaucoup d‘hommes !!
(rires) ».
B.F. Pinkerton était précisément le ténor Stefano Secco,
au timbre clair, limpide mais puissant, même dans l’aigu ne
se laissant pas dominer par l’orchestre, notamment dans le grand
air, magnifique, « Addio, fiorito asil / di letizia e
d’amor ».
Le consul Sharpless de Marco Di Felice
présentait un beau timbre rocailleux et sombre et
interprétait ce rôle un peu linéaire avec la
sobriété d’usage, pour ainsi dire. Les rôles
secondaires étaient impeccablement tenus.
La carrière de Roberto Rizzi Brignoli prit son envol lors de la saison 1997-1998 lorsqu’il dirigea la Lucrezia Borgia
de Donizetti au Teatro alla Scala de Milan. Au micro de la RAI, il
parle de cette « partition complexe »
qu’est Madama Butterfly, avec des
« fenêtres » (le terme est joli et
approprié) qui s‘ouvrent fréquemment,
çà et là, rappelant différents motifs. Il
raconte également comment sa formation se fit aux
côtés de deux grands chefs, Gianandrea Gavazzeni et
Riccardo Muti qu’il tient à évoquer
« avec une grande affection et une grande
estime ». Avec eux, il a appris, dans l’étude
des partitions, la « lecture du détail, de
l’approfondissement dramatique », et il en donne une
preuve en ciselant cette « concertation » du
chef-d’œuvre puccinien, faisant de l’orchestre un
double des personnages ! Il justifie ainsi ce que le Maestro
Muti en personne disait de lui : « magnifique musicien
et indispensable collaborateur ».
L’excellence de l’« Orchestra del Maggio Musicale Fiorentino »,
aux instruments chaleureux, à
l’homogénéité stupéfiante, rappelle
que la formation enregistra en studio nombre d’intégrales
d’opéra.
A la fin de l’entracte, Sandro Cappelletto, le
présentateur sur place à Florence, répondait ainsi
à celui de Rome parlant du « fiorito
asil », où est située l’action des deux
actes suivants : certes, « l’asile fleuri mais
aussi plein de larmes, parce qu’ici, maintenant, les larmes
commenceront à couler comme immanquablement dans Puccini,
véritable grand mathématicien et géomètre
de nos sentiments les plus secrets, et vraiment infaillible dans sa
dramaturgie, comme il l’avait déjà
démontré dans le finale de Bohème, finale qui
semble être une recette, une alchimie parfaite, admirable dans
chacun des ingrédients des mécanismes sentimentaux et
profonds qu’il met en mouvement. »
Yonel BULDRINI
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