LA 500ème DE CARMEN ! !
!
Soirée de gala ce 31 mai pour
un évènement exceptionnel, la 500ème représentation
du chef d'oeuvre de Bizet à l'Opéra de Paris.
Pour cette représentation UNIQUE,
l'Opéra a fait édité une somptueuse plaquette de 4cm
x 20 cm, précisant titre et distribution.
Les mauvaises langues diront qu'il
ne s'agit en fait que du bout de papier habituel remis à chaque
spectateur : E R R E U R ! Les autres soirs, il n'y avait pas écrit
"500ème représentation" !
Le spectacle va commencer.
Le rideau s'allume !
Les spectateurs retiennent leur souffle
: va-t-on aussi vulgairement annoncer un hommage ?
Et c'est l'annonce devant le rideau
: "Jaël Azaretti souffrante sera remplacée par Valérie
Condoluci dans le rôle de Frasquita ".
Les spectateurs ne sont pas dupes
et échange un sourire : ils ont compris le clin d'oeil discret.
Pour cette fête, l'Opéra
de Paris n'a pas lésiné sur les moyens, n'hésitant
pas à engager une nouvelle fois la trop rare Béatrice
Uria-Monzon, qui n'avait guère chanté le rôle en ces
lieux qu'en 1993, 1994, 1997, 1998 et 1999 (cette représentation
constituant la dernière de la série 2002).
De fait, cette immense artiste si injustement
décriée, a fait d'incontestables progrès, notamment
en diction, et sa présence théâtrale est toujours aussi
juste.
Comme disait mon voisin, "15 ans
de plus et elle sera parfaite !"
A bientôt donc pour la millième
de "Carmen".
Avec l'immense Jean Luc Chaignaud,
c'est littéralement le couple légendaire de l'édition
de 1998 qui se trouve miraculeusement reconstitué. Quelque peu hué
les soirs précédents, Chaignaud, en vrai professionnel, s'économisait
en fait pour cette soirée qu'il transcende : avec
lui, pas besoin de couper la scène du duel ou les aigus en coulisses
(comme plus tard à la reprise de juin ? juillet avec John Relya).
Sans doute handicapé par l'émotion
environnante, Richard Leech n'est plus que l'ombre de lui-même
! Deux vibratos se battent dans son gosier : un premier, naturel, sur le
devant de la voix, un autre en arrière, sourd, sur le voile. La
reprise de juin - juillet le trouvera heureusement dans une meilleure forme.
La jeune Anja Harteros est une bonne
Micaëla, aux piani faciles.
Le choeur, professionnel, est impeccable,
à l'exception de celui des enfants, clairement en vacances scolaires
(aigus hurlés et chantés faux : heureusement, la moitié
ne faisait que semblant de chanter !)
Jesus Lopez-Cobos dirige consciencieusement
(cf. les critiques des 26 juin et 9 juillet).
L'Opéra de Paris nous devait
une revanche après avoir raté le bicentenaire de Rossini
(un médiocre Barbier), oublié ceux de Meyerbeer
et d'Halévy (rien du tout), ignoré celui de Verdi
(le 27 janvier, alors que tous les théâtres lyriques
du monde proposaient qui le Requiem, qui une oeuvre lyrique du Maître,
l'Opéra de Paris affichait glorieusement Paquita !).
C'est chose faite avec cette soirée
à la hauteur de l'évènement !
Merci Monsieur Gall. Merci l'Opéra.
Placido Carrerotti