......
|
BREST
05/01/2007
© DR
Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
DON GIOVANNI
Dramma giocoso en 2 actes, K 527
Livret de Lorenzo da Ponte
Direction Musicale : Jean-Claude Malgoire (assistant : Emmanuel Olivier)
Mise en scène : Pierre Constant (assistant : Grégory Voillemet)
Décors : Roberto Platé
Lumières : Jacques Rouveyrollis, réalisées par Robert Vucko
Costumes : Jacques Schmidt, Emmanuel Peduzzi
Chorégraphie : Béatrice Massin
Maquillage, coiffure : Suzanne Pisteur
Chef de chant : Benoît Hartoin
Don Giovanni : Nicolas Rivenq
Il Commendatore/Masetto : Renaud Delaigue
Donna Anna : Salomé Haller
Donna Elvira : Delphine Gillot
Don Ottavio : Simon Edwards
Leporello : Alan Ewing
Zerlina : Ingrid Perruche
serviteurs : Otman Boudi, Rabah Henneguier, Etienne Lautem
doublure de Don Giovanni : Gérard Fasoli
suivante de Donna Elvira : Marion Lemoine
Ensemble vocal de l’Atelier Lyrique de Tourcoing
La Grande Ecurie et la Chambre du Roy
Brest, Théâtre du Quartz, le 5 janvier 2007
|
Don Giovannicolas
Ce Don Giovanni signé
Pierre Constant n’est pas une nouveauté – même
au Quartz, où il a déjà été
présenté il y a plusieurs années. Mais il vieillit
plutôt bien. Rien dans ce spectacle n’est
révolutionnaire ni iconoclaste, tout est naturel et
élégant, dans ce décor blanc rappelant les villas
palladiennes choisies par Joseph Losey pour son propre Don Giovanni.
L’action est toujours rythmée et le metteur en
scène montre du doigt, à l’aide d’une
direction d’acteurs aussi sobre qu’ingénieuse, le
magnétisme avec lequel Don Giovanni façonne les
êtres qui croisent son chemin, faisant et défaisant les
tensions entre les personnages au gré de son humeur, et ne
laissant personne indemne après son passage.
A ce petit jeu, Nicolas Rivenq est fantastique, admirable
d’aisance scénique (même si sa perruque le fait
ressembler à Dominique de Villepin…), porteur d’un
appétit sensuel parfois effrayant. Vocalement, il domine sans
peine un plateau bien inégal ; on pourra aimer le Leporello
bonhomme d’Alan Ewing et le Don Ottavio corseté et
virtuose de Simon Edwards, à condition de passer sur un vibrato
qui, chez ces deux chanteurs, se révèle très
envahissant. La délicieuse Zerlina d’Ingrid Perruche
trouve une réplique idéale en Renaud Delaigue, Masetto
véhément, mais Commendatore un peu léger. Delphine
Gillot est une Elvira dans la tradition des folles furieuses,
dévorant son texte à grands coups de glottes et de
poitrinages, et Salomé Haller fait une déconcertante
Donna Anna : elle confère à son personnage une
grande noblesse (sa prestance et sa diction le lui permettent), mais
nous cache par là même toutes ses blessures ; en
outre, elle crie constamment ses aigus. Peut-être cette belle
artiste aurait-elle dû en rester à Elvira (qu’elle a
chanté dans cette même production) ?
Dans la fosse, Jean-Claude Malgoire et sa Grande Ecurie connaissent
Mozart, et ça s’entend presque trop : les
phrasés sont fermes, les instrumentistes sûrs d’eux,
il ne manque ni le dynamisme ni la sensualité…, nous
assistons à une vraie leçon de style et de bon
goût. Mais on cherchera en vain un petit grain de folie !
Clément TAILLIA
|
|