les concerts de Forum Opera
La Petite Fille aux allumettes Das Mädchen mit den Schwefelhölzern |
Mise en scène et décors Peter Mussbach Costumes Andrea Schmitt-Futterer Dramaturgie Klaus Zehelein et Hans Thomalla Réalisation sonore Andreas Breitscheid Chef des choeurs Michael Alber Sopranos Elisabeth Keusch
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L'oeuvre commence par une brillante ouverture " à la française " où s'entremêlent les différents motifs et thèmes de l'opéra : celui des dents, celui des engelures et le guilleret motif des allumettes. Nous enchaînons immédiatement
avec une " scène de rue " dans la grande tradition du Puccini de
la " Bohême " ou du premier acte de " Manon Lescaut " : diverses
onomatopées traduisent les émotions diverses de la foule.
Le décor est lui aussi inspiré du XIXème siècle : il s'agit d'un agrandissement du célèbre " Combat de nègre dans un tunnel " de Paul Bilhaud (1854-1933), exposé au Salon des Arts Incohérents en 1882 (artiste polymorphe, Bilhaud est également l'auteur de la " Symphonie en Lac majeur " ). Au bout d'un bon quart d'heure, ce tableau noir se perce d'une fente rectangulaire à travers laquelle on distingue une silhouette, blanche sur fond blanc comme il se doit. C'est à la minute 28 que
les premiers spectateurs commencent à déserter l'amphithéâtre
: c'est bien dommage car bientôt, ce ne sont plus une, mais deux
fentes (l'une verticale, l'autre horizontale) qui se meuvent sur le fond
noir : l'effet rappelle les test de convergence qu'on peut faire chez l'oculiste
(" Et avec ce verre, là vous voyez mieux ? ".)
Le rideau noir se lève enfin sur un décor blanc et neigeux : la petite fille est adossée contre un muret. Nous démarrons immédiatement (minute 35) avec le tant attendu " Air des claquements de langue " : bon enfant, le public participe et quelques spectateurs y vont de leur propre claquement avant de se lever pour rejoindre ceux qui sont déjà partis. Nous distinguons enfin quelques
paroles : " Les travailleurs ne sont pas des trous du cul ", " En chassant
le colonisateur, le colonisé retrouve son statut de non colonisé
".
C'est alors que s'allume la première
allumette !
La tension est telle qu'une nouvelle vague de spectateur s'éclipse. Les choses vont alors aller très vite, avec un spectaculaire changement à vue : la toile noir redescend et se relève presque aussitôt, mais la petite fille s'est levée entre temps ; la salle est médusée. Bientôt une seconde allumette s'enflamme (que ne peut-on en dire autant de certains spectateurs !). Le compositeur vient alors intercaler
une oeuvre de jeunesse, basée sur un texte écrit en prison
par une ancienne terroriste de le Fraction Armée Rouge.
Nouvelle vague de départ (à dix minutes de la fin, c'est bien dommage) . La troisième allumette
brûle enfin
En phase avec l'ouvrage, l'accueil est glacial. La distribution est en tout point
remarquable, avec une réserve toutefois sur la performance de Zjfhztfhjzlfz
dont la vocalita ne rend pas pleinement justice à " L'Allumette
" et sur Xrtyuioluyikl qui, dans le rôle de " Les Dents ", éprouve
de grandes difficultés dans les vocalises.
En conclusion, un spectacle familial
où petits et grands trouveront leur bonheur.
Placido Carrerotti
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