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PARIS
29/05/2008
© Jesus Alcantara
Amadeo VIVES (1871 - 1932)
LA GENERALA
Zarzuela en deux actes
Livret de Guillermo Perrin et Miguel de Palacios
Création, juin 1912, Gran Teatro de Madrid
Mise en scène et adaptation, Emilio Sagi
Chorégraphie, Nuria Castejon
Scénographie, Daniel Bianco
Costumes, Jesus Ruiz
Lumières, Eduardo Bravo
Berta Tocateca (La Generala), Carmen Gonzàlez
Principe Pio, Enrique Ferrer
Princesa Olga, Beatriz Diaz
Reina Eva, Itxaro Mentxaka
Cirilo II, Enrique Baquerizo
Clodomiro V, Miguel Lopez Galindo
Duque de Sisa, José Luis Gago
General Tocateca, David Rubiera
Dagoberto, Enrique Viana
Guanajato, Richard Collins- Moore
Chœur du Châtelet
Antonio Fauro
Orquesta de la Comunidad de Madrid
José Fabra
Paris, théâtre du Châtelet, le 29 mai 2008
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Ay ! ou Olé ! : C’est selon…
Il serait hors sujet de mesurer La Generala à
l’aune d’autre chose qu’un divertissement appartenant
au “ género chico ” (petit genre), sans commune
mesure avec l’opéra-comique à la française.
On pourrait plutôt la rapprocher du théâtre de
boulevard et de la comédie musicale légère
à la Franz Lehar. Hélas même avec des surtitres, il
est difficile pour des spectateurs non - hispaniques de saisir,
débités à la mitraillette, les traits
d’humour des facétieux librettistes. Autant de perdu pour
le public qui a peu ri lors de cette deuxième
représentation parisienne !
Contrairement à la plupart des zarzuelas, celle-ci se situe en
Grande-Bretagne, et non en Espagne. La musique s’apparente
davantage à celle de Sullivan qu’au folklore espagnol. Pas
étonnant quand on sait que Vives a effectué plusieurs adaptations d’auteurs anglais dont notamment des opérettes du compositeur du Mikado .
L’intrigue de La Generala
se résume en peu de mots. Réfugié en Angleterre,
le monarque ruiné d’une contrée imaginaire cherche
à marier à une riche princesse son fils séduisant
et insouciant. Hélas celui-ci s’amourache d’une
célèbre chanteuse française, épouse
d’un général vénézuelien : la
Generala. Mais la jolie héritière est déjà
tombée amoureuse. Souffrant de se voir dédaignée,
elle attendrit la chanteuse séductrice qui l’aide à
conquérir le beau jeune homme frivole qui ne demandait que cela.
Tout est bien qui finit bien.
© Jesus Alcantara
À peine décalée dans le temps, la mise en scène d’Emilio Sagi
nous emmène dans les années folles sur lesquelles il
souffle un vent de liberté et de gaîté qui convient
bien à cette œuvre sans prétention. Si les jeux de
scène sont souvent au premier degré, ils ont au moins le
mérite de ne pas être appuyés. Menée tambour
battant, tout comme la musique, aux accents militaires, dominée
par les cuivres et les percussions, l’action se déroule
sur un rythme soutenu.
Bien qu’il n’y ait que deux décors, on n’a pas
lésiné sur les moyens de les faire vivre. Les
lumières et les jeux de rideaux savent créer des
changements d’ambiance extrêmement efficaces. À
signaler de très heureux effets de transparence au début
de chaque acte et le bel orage dans le bois du parc du château
où l’on va découvrir le grand carrousel de chevaux
de bois où se déroule toute la deuxième partie.
Les costumes, coiffures et chapeaux sont fort réussis, en
particulier les robes sexy mais élégantes des trois
femmes. L’esthétique du spectacle et la
chorégraphie relèvent de celle de la revue de music-hall
avec ballons en forme de cœurs, plumes, paillettes et jolies
jambes en l’air.
Tous les chanteurs d’origine espagnole tiennent convenablement leur rôle. On distingue : le beau ténor Enrique Ferrer — les aigus ne sont pas renversants, mais on comprend que ces dames se l’arrachent ! — Carmen Gonzalez (la Generala) et Beatriz Diaz
(la princesse Olga) rivalisent de caresses vocales pour le
séduire dans leurs charmants duos respectifs. Côté
comédie, la palme revient à la mezzo Itxaro Mentxaka
qui n’a pas l’occasion de faire valoir ses talents de
belcantiste, mais se montre une excellente comédienne dans la
reine Eva. Une mention pour le baryton David Rubiera dans le cocasse Général Tocateca.
Une pétillante zarzuela de cet acabit, pour nous, c’est plutôt : Olé !
Brigitte CORMIER
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