les concerts de Forum Opera
Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris Salle díart lyrique Khoom et autres
pièces Giacinto Scelsi (13/09/01) |
Metteur en scène assistante : Mathilde Braun Préparation musicale : Michel Tranchant Scénographie : Philippe Marioge Costumes : Cidalia da Costa, Hervé Poeydomenge Lumières : Dominique Mabileau Avec la compagnie Le Grain : Géraldine
Keller (soprano), Chris Martineau (soprano et violon-alto),
Agatha
Mimmersheim (soprano), Christine Dormoy (soprano),
Marie
Faure (mezzo-soprano), Marc Depond (percussions), David Kumer
(cor)
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Etrange idée que de donner scéniquement des pièces vocales et instrumentales de Giacinto Scelsi, sans grand rapports entre elles. La compagnie Le Grain n'en est pas à son premier essai en la matière puisqu'en 1995 était créé Octologo, pièce de théâtre musical pour voix féminines a capella. Scelsi a t'il réellement besoin d'être représenté, lui qui n'a jamais composé pour le théâtre ? Néanmoins sa musique est tellement peu jouée qu'une telle expérience mérite le détour. Le tout est traité dans un esthétique très " New Age ", basée sur le statisme, le silence (si important chez Scelsi) et les jeux de lumières. Les personnages - chanteurs ou instrumentistes, sans identités- vont et viennent sur scène, sans trame dramatique précise. Un spectacle à la Bob Wilson, coté " tape à l'oeil " en moins. Après avoir entendu dans une semi pénombre le quatuor n°3 on voit un groupe de femmes se promener avec des sortes de gros galets qu'elles empilent puis reprennent. Puis un duel vocal, couronné par une apparition proche des sorcières de Macbeth ou est interprétée la pièce qui donne son nom au spectacle, Khoom. La lumière chute peu à peu sur l'écoute du quatuor n°5, ultime oeuvre de Scelsi écrite en hommage à Henri Michaux tandis qu'apparaît peu à peu en fond de scène le trait surmonté d'un cercle, signature du compositeur. Pour interpréter cette musique il faut être fou -au bon sens du terme, possédé, en transe. Rien de tout cela ne transparaît chez les interprètes, peu à l'aise en raison des grandes difficultés d'exécution (longs silences, plages sonores avec variations au quart de ton, ...). Nul n'est censé être Michiko Hirayama, cantatrice japonaise fantasque, inspiratrice, créatrice et dédicataire de bien des oeuvres du compositeur romain. Une interprétation
peu engagée dans une mise en scène statique proche des opéras
de Philip Glass... Au bout du compte un spectacle ennuyeux qui n'oeuvre
pas vraiment pour la reconnaissance de Giacinto Scelsi.
Maxime Kapriélian
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