C O N C E R T S 
 
...
[ Sommaire de la rubrique ] [ Index par genre ]
 
......
PARIS
Théâtre musical du Châtelet

22/12/01

 
Concert Offenbach

Les musiciens du Louvre-Grenoble
Choeur des musiciens du Louvre
Direction : Marc Minkowski

Anne-Sofie von Otter, mezzo-soprano : La grande duchesse, Fantasio, Marietta, Nicklausse, Hélène, Boulotte, Lischen, Gabrielle, la Périchole

Magali Léger, soprano : La princesse Elsbeth

Stéphanie d'Oustrac, mezzo-soprano : Giulietta

Gilles Ragon, ténor : le général Fritz, Giletti, Frick

Laurent Naouri, basse : le compositeur de l'avenir, un conspirateur, Fritzchen, le baron de Gondremark

Jean-Christophe Henry, ténor : un conspirateur, Raoul de Gardefeu

Christophe Grapperon, baryton : un conspirateur 


Photo - Marc Minkowski

En cette période de fêtes, le théâtre du Châtelet nous propose une soirée festive consacrée à Offenbach, sous la direction de Marc Minkowski.

Les affinités de ce chef avec le monde d'Offenbach sont maintenant bien connues, après les triomphes de ses Orphée aux enfers et autres Belle Hélène, et c'est donc en parfaite connaissance qu'il nous propose, à côté de morceaux archi-connus (barcarolle des Contes d'Hoffmann, extraits de la Grande-Duchesse de Gérolstein, de la Belle Hélène, de La vie parisienne) des pièces plus rares (Barbe-Bleue, Fantasio), voire carrément tombées dans l'oubli(Le carnaval des revues, Madame l'Archiduc, Lischen et Fritzchen, Souvenir d'Aix-les-bains, ouverture à grand orchestre), et l'on se prend à rêver qu'une fois terminée sa série d'enregistrement des opéras français de Gluck, il nous fasse entendre les intégrales de ces raretés.

En effet, ces morceaux sont de véritables découvertes : le sextuor de l'alphabet de Madame l'archiduc est confondant de maîtrise musicale, la symphonie de l'avenir du Carnaval des revues, pierre dans le jardin wagnérien que le maître de Bayreuth ne pardonnera jamais, vraiment hilarante, le duo des alsaciens de Lischen et Fritzchen réjouissant de cucuterie à prendre au xième degré. Tout au plus les pièces purement instrumentales (suite de valses pour orchestre crées au Casino d'Aix-les-Bains et ouverture à grand orchestre) peuvent-elles paraître un peu longuettes à des amoureux de la voix.

Sur le plan de l'interprétation, c'est la grande classe. Anne-Sofie von Otter, contredisant sa réputation de froideur, dégèle la salle en quelques secondes, avec le rondeau "ah, que j'aime les militaires" interprété avec un abattage magistral. Le ton est donné pour la suite, elle s'amuse, Minkowski s'amuse, le public s'amuse. Quelques jeux de scènes, déplacements et changements de costumes suffisent à compléter l'atmosphère.

Les partenaires de la mezzo-soprano sont tout à fait dans le ton : Magali Léger, Stéphanie d'Oustrac, Gilles Ragon, Laurent Naouri et Jean-Christophe Henry [ndlr : un de nos brillants rédacteurs !] sont parfaits de voix, de style, de diction. Mentionnons au passage la prestation de Laurent Naouri en compositeur de l'avenir, béret wagnérien sur la tête et chevauchée des walkyries aux lèvres, vraiment tordant. Le spectacle se termine sur le finale de l'acte un de La vie parisienne, d'une haute tenue musicale et plein de vie.

En bis, Anne-Sofie Von Otter nous offre une Périchole vraiment, vraiment grise, et tous se rejoigne pour un galop infernal d'Orphée aux enfers sous des pluies de confettis.

Néanmoins, que ceux qui ont manqué cette belle soirée se consolent. Une vidéo et un disque sont prévus, qui seront, eux, à ne pas rater !

Catherine Scholler

[ Sommaire de la Revue ] [ haut de page ]