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TOULOUSE
30/12/2007
Alain Vernhes (Agamemnon), Eric Laugérias (Ménélas),
Patrick Rocca (Calchas) et Marie-Ange Todorovitch (Hélène)
Théâtre du Capitole, décembre 2007
© Patrice Nin
Jacques Offenbach (I819-1880)
LA BELLE HELENE
Opéra bouffe en trois actes
Livret de Henri Meilhac et Ludovic Halévy
Mise en scène, Jérôme Savary
Décors, Michel Lebois
Costumes, Michel Dussarat
Lumières, Patrick Méeus
Chorégraphie Sylvie Laligne
Hélène : Marie-Ange Todorovitch
Oreste : Caroline Fèvre
Pâris : Sébastien Droy
Ménélas : Eric Laugérias
Agamemnon : Alain Vernhes
Calchas : Patrick Rocca
Achille : François Harismendy
Ajax I : Eric Huchet
Ajax II : Till Fechner
Parthoenis : Ariane Moretti
Leoena : Gwénaëlle Deram
Bacchis : Vanessa Devraine
Euthyclès : Jérôme Saget
Philocome : Bruno Vincent
L’esclave : Agnès Montégut
Chœur du Capitole
Direction, Patrick Marie Aubert
Ballet du Capitole
Orchestre National du Capitole
Direction musicale, Patrick Davin
Toulouse, le 30 décembre 2007
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L'embarquement pour Cythère
Cher Offenbach ! Une fois encore La Belle Hélène fait
le plein au Capitole et met le sourire aux lèvres de centaines
de personnes ravies de découvrir ou de retrouver cette
œuvre apparemment inusable. Il est vrai qu’entre une
production éprouvée – la mise en scène a
plus de vingt ans – remontée avec le plus grand soin, un
plateau presque sans défaut et le talent des musiciens du
Capitole tous les éléments d’un succès sont
réunis.
Une fois encore l’efficacité de l’orchestration et
le charme des mélodies agissent, tandis que les costumes –
des drapés antiques aux maillots de baigneurs - amusent et que
la chorégraphie distrait, donnant à la
représentation des airs de revue à grand spectacle. Les
allusions à l’actualité qui faisaient pour les
contemporains de la création une bonne part du sel de
l’ouvrage ont subi évidemment un
« aggiornamento » œcuménique
où le « travailler plus pour gagner plus »
voisine avec « bravitude » et
« Bolloros » pour la grande joie du public,
par ailleurs titillé par des citations relatives à des
quartiers de Toulouse et de ses environs. Bref, tout le savoir faire de
Savary est à son mieux, sans les excès redoutés.
Sébastien Droy (Pâris) et Marie-Ange Todorovitch (Hélène)
Théâtre du Capitole, décembre 2007
© Patrice Nin
Malgré des représentations enchaînées
d’un jour à l’autre le plateau fait preuve
d’un entrain sans faiblesse. Certes l’Oreste de Caroline Fèvre
manque un peu d’envergure vocale, quand on se souvient de celui
de Marie-Ange Todorovitch au Châtelet, mais la composition en
adolescent dissipé est charmante. Alain Vernhes semble
à la peine dans son air d’entrée mais il se reprend
vite et dans le trio patriotique du dernier acte remporte un franc
succès avec Eric Laugiéras, Ménélas imbu d’anglomanie plus comédien que chanteur et Patrick Rocca, grand prêtre consciencieux ou courtisan sarcastique. Eric Huchet et Till Fechner donnent du relief au duo comique des deux Ajax, mais François Harismendy
est plus savoureux encore en Achille au bord du gâtisme aux faux
airs de Michel Simon. Parthoenis et Leoena ont le physique et le ramage
de l’emploi, tout comme Bacchis, la chambrière
envahissante.
Sébastien Droy
est un Pâris idéal, physiquement et vocalement ; il
joue et chante avec une finesse délectable. Qualité que
son Hélène manifeste avec constance, évitant les
chausse-trapes d’un rôle où charger serait facile. Marie-Ange Todorovitch
témoigne une fois de plus de son goût, de sa
musicalité et de sa belle santé vocale. Elle porte avec
superbe les toilettes de meneuse de revue et son abattage
scénique n’est plus à vanter. Tous deux triomphent
légitimement.
Patrick Davin,
maître d’œuvre attentif et précis, devra
quitter la fosse et venir saluer sur le plateau pour que le public, qui
avait réclamé et obtenu la reprise du finale consente
enfin à admettre que la fête était finie !
Maurice SALLES
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