C O N C E R T S
 
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PARIS
(Théâtre du Châtelet)

18/02/2002

 
Rienzi
Richard Wagner

Direction musicale : Claus-Peter Flor
Orchestre National de France
Choeur de Radio France
Norbert Balatsch, chef de choeur

Direction musicale : Claus-Peter Flor
Thomas Moser : Rienzi
Nancy Gustavson : Irène (rôle muet)
Alfred Reiter : Stefano Colonna
Yvonne Naef : Adriano
Peter Sidhom : Paolo Orsini
Ken Cox :Cardinal Orvietto
Stephan Rügamer : Baroncelli
Alexander Vassiliev : Cecco del Vecchio
Hélène Bernardi : Le messager de la paix


RIENZI ?   RIEZ-EN !

ONF a eu l'excellente idée de proposer au public parisien "Rienzi", enfant mal aimé d'oncle Richard et des wagnériens de stricte obédience.

Souvent présenté comme "le meilleur opéra de Meyerbeer" (ou le plus mauvais de Wagner, c'est selon), l'oeuvre est composée dans un style imitant le grand opéra à la française (d'ailleurs, à quand de vrais Grands Opéras Français par l'ONF ?). La littérature a souligné les similitudes avec les Huguenots (final du III dans les deux cas), mais aussi avec la Muette de Portici d'Auber (Amour sacré de la Patrie) : il s'agit d'ailleurs plutôt de ressemblances sur la forme.

En revanche, on pourrait presque parler d'emprunts pour certaines scènes directement inspirées du Rossini de Guillaume Tell, voire du Siège de Corinthe. A l'inverse, l'oeuvre annonce le Vaisseau fantôme, notamment dans le traitement des choeurs, Tannhauser et Lohengrin pour celui des voix. L'ensemble constitue une oeuvre très agréable et qui gagnerait à être donnée plus souvent, les coupures opérées (plus d'une demie heure de musique !), ne se justifiant que pour des raisons d'organisation.

Annoncé souffrant (est-ce que ça faisait vraiment une différence à ce stade de sa carrière ?), Thomas Moser est un Rienzi plutôt fatigué. S'il se tire des passages héroïques, la voix mixte lui pose problème (un comble pour un ténor mozartien à l'origine) et bon nombre de passages sont carrément chantés faux. Pire, la couleur, geignarde, est uniforme et finit par causer un certain ennui.

Je n'ai pas entendu une traitre note sortir de la bouche de Nancy Gustavson : je ne peux donc objectivement commenter sa prestation (elle devait confondre avec le rôle titre de la Muette de Portici).

Yvonne Naef campe le rôle (travesti) d'Adriano. Cette excellente chanteuse, très à l'aise dans le contralto de la Marfa de Khovantschina de Zürich il y a quelques semaines, est bien plus exposée dans cette tessiture très tendue. Air et cabalette de l'acte III la trouvent en grandes difficultés dans les aigus (air, cabalette, rôle travesti : on comprend que Wagner ait renié son oeuvre !). Il faut quand même reconnaitre que c'est la seule chanteuse qui se défonce dans la soirée et que son interprétation reste globalement très excitante.

Les autres rôles sont de peu d'importance et très moyennement chantés : je n'insiste pas.

Les choeurs sont nombreux : la comparaison est cruelle avec ceux de l'Opéra de Paris, car le volume est loin d'être au rendez-vous !

Même constatation en ce qui concerne l'orchestre, un peu dépassé.

Remplaçant Jeffrey Tate, Claus-Peter Flor assure une direction professionnelle mais sans génie particulier.

Une soirée "apéritive" qui aiguise notre impatience à entendre le Rienzi promis par Mortier en ouverture de sa première saison parisienne.

Placido Carrerotti

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