La mise en scène de Graham Vick
est une nouvelle coproduction avec le Liceu de Barcelone, Maggio Musicale
Fiorentino et le Teatro Massimo de Palerme.
L'élément central du
décor est un mur sphérique qui tourne ou s'ouvre laissant
voir ce qui se passe à l'intérieur du palais du duc. L'idée
est intéressante lorsque le duc couche avec Gilda et que les courtisans
regardent de l'extérieur comme des voyeurs, par de petites fenêtres,
ce qui se passe dans le lit du duc. En dehors de quelques moments comme
celui-ci, la mise en scène n'a guère plu au public.
Les costumes mélangent le moderne
(blouson de cuir, masques ou perruques fluos de clown pour les courtisans)
et le traditionnel. L'ensemble est discutable.
La direction de Daniel Lipton passe
de tempi très lents à des accélérations parfois
exagérées.
L'intérêt de la représentation
résidait dans la prise de rôle du jeune baryton espagnol Carlos
Alvarez, habitué du Staatsoper de Vienne, de la Bastille ou du Met.
Il avait refusé cette prise de rôle à Muti il y a quelques
années. Le chanteur comme le comédien sont épatants.
Gilda est Isabel Rey, voix douce mais
bien projetée. Une musicienne accomplie.
Le Duc est Giuseppe Sabbatini, remplaçant
Aquiles Machado écarté par le metteur en scène pour
son physique disgrâcieux. Le timbre est un peu nasal et il peine
dans les aigus. Etait-ce une fatigue passagère? Toutefois, à
plusieurs reprises, il tente des diminuendi savants. Askar Abdrazakov (Sparafucile)
et Enkelejda Shkosa (Maddalena) n'appellent ni blâme ni éloge
particulier.
En résumé, un beau succès
pour Alvarez.
Valéry FLEURQUIN