les concerts de Forum Opera
Salomé
(20/10/01) |
Décors : Boyd Ostroff Costumes : Amrei Skalicki Orchestre du Centre National des
Arts d'Ottawa
Salomé : Eilana
Lapalainen
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C'est
la première fois qu'un opéra créé au vingtième
siècle est montée par l'Opera Lyra d'Ottawa, une compagnie
fondée en 1983. On doit admettre que, dans l'ensemble, le résultat
a été assez convaincant.
Un plateau surélevé avec en son centre la citerne de Jokanaan, montre à l'arrière les portes du palais d'Hérode ainsi que le haut d'un rempart et à l'avant un vaste escalier. Ce n'est pas très inventif comme décor et c'est dommage, mais on en vient vite à orienter notre attention sur le jeu des chanteurs qui bénéficient d'une mise en scène classique, mais habilement conçue. Eilana Lapalainen n'a pas toute la puissance vocale requise pour être parfaitement à l'aise dans le rôle titre surtout dans le médium ; de plus sa voix est un peu rauque. Mais elle compense largement par son ensorcelante beauté et par l'intensité de son engagement dramatique ; sa danse des sept voiles est une réussite totale. Ronnie Johansen, magnifique de voix, incarne un Jokanaan sombre à souhait. Judith Forst , remarquable dans Hérodias, possède un sens du drame absolument exceptionnel ; la richesse et la puissance de son timbre fait bien ressortir la perversité du personnage . Quade Winter prête à Hérode une voix très dramatique, mais un peu nasillarde, pour l'expression de l'ivresse, du désir, le l'extase et de l'effroi. Steven Harrison se tire bien des difficultés du rôle de Narraboth, mais sans nous convaincre complètement de sa passion pour Salomé. Il convient enfin de souligner la belle prestation des autres chanteurs dans les rôles secondaires. L'orchestre du Centre National des Arts, auquel on a ajouté une trentaine de musiciens pour l'occasion, joue magnifiquement pour Edoardo Müller, un chef qu'on associe le plus souvent au répertoire italien. Sa direction, toute en nuances, fait ressortir les beautés de l'oeuvre et son souci du détail fournit aux chanteurs un soutien de tous les instants. Un spectacle très réussi
qui marque une évolution importante dans la courte existence de
l'Opéra Lyra d'Ottawa. Cette première incursion dans le répertoire
du vingtième siècle est de bon augure et permet d'entrevoir
d'autres réalisations de ce niveau.
Real Boucher
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