C O N C E R T S 
 
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PARIS
(Opera Bastille)
 
Tosca

Giacomo PUCCINI
Livret de Giuseppe Giacosa et Luigi Illica
D'après Victorien Sardou

Floria Tosca : Sylvie Valayre
Mario Cavaradossi : Vladimir Galouzine
Le Baron Scarpia : Jean Philippe Lafont
Angelotti : Wojtek Smilek 
Le sacristain : Alfredo Mariotti
Spoletta : Christian Jean 
Sciaronne : Yuri Kissin
Le geôlier : Reynald Chapuis
Le berger : Nicolas Waterkeyn

Mise en scène : Werner Schroeter, réalisée par Nicolas Marty
Décors et costumes : Alberte Barsacq
Lumières: André Diot 

Choeurs et Orchestre de l'Opéra de Paris
Direction : Maurizio Benini 

Paris, le 4 juin 2002.



DE CHARYBDE EN SCYLLA ...

Je n'avais pas prévu initialement d'assister à cette reprise de Tosca, la distribution annoncée (Sylvie Valayre, Franco Farina et Jean Philippe Lafont) étant identique à celle d'octobre 2000 (à l'exception du chef : Maurizio Benini remplaçant Marcello Viotti, ce qui ne justifiait pas de casser sa tirelire).

Le désistement de Franco Farina quelques semaines avant la première m'avait fait changer d'avis : Vladimir Galouzine était a priori un remplaçant de luxe, bien supérieur au "remplacé".

Il faut reconnaître que, depuis quelques mois, plusieurs critiques médiocres étaient venues jalonner la carrière de ce chanteur, jugement négatifs difficilement compatibles avec le souvenir de son exceptionnel Ghermann à Bastille en 99.

Son Mario parisien vient confirmer les pires appréhensions : les notes ne passent plus qu'en force, le timbre est détérioré, bref, la voix semble profondément abîmée et l'écoute est pénible. Uniquement préoccupé de sortir des sons, Galouzine abandonne toute velléité de caractérisation dramatique : le contraste est pitoyable avec ce que cet artiste a pu donner par le passé. Souhaitons que cette fatigue ne soit que passagère, mais gardons-nous de tout optimiste exagéré car l'artiste n'est plus tout jeune et ce soir là ... on regrettait Farina !

Comme en 1999, Sylvie Valayre incarne une Tosca plus femme que diva. Le volume est un peu faible, le timbre peu caractérisé, mais l'engagement est indéniable, même s'il manque un peu de "pathos" puccinien, et les notes sont bien là.

Jean Philippe Lafont est en progrès par rapport à sa précédente incarnation : la voix est mieux conduite, la caractérisation plus subtile et si on a entendu des timbres plus chaleureux, ce n'est pas rédhibitoire pour ce rôle.

Les seconds rôles sont bien tenus, à l'exception du sacristain d'Alfredo Mariotti qui fait bien rire la salle, mais se révèle incapable de chanter les notes telles qu'elles sont écrites et se voit obligé de tricher avec la partition : un public italien l'aurait autrement mal accueilli ...

Maurizio Benini dirige un peu rapidement et un peu bruyamment, mais l'ensemble est techniquement en place.

La mise en scène est inchangée, hélas, et nous ne reviendrons pas dessus.
Comme en février avec Nelly Miricioiu, Nicolas Marty assure la reprise, mais avec moins de réussite au niveau de la direction d'acteurs. 
 
 

Placido Carrerotti
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