C O N C E R T S 
 
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STRASBOURG
12/06/03

(La Traviata - Acte II  © Alain Kaiser)
La Traviata

Giuseppe Verdi
 

Direction musicale - Marcello Bufalini
Mise en scène - Olivier Tambosi
Dramaturgie - Daniel Dollé
Décors - Hartmut Schörghofer
Costumes - Ulrike Schörghofer
Éclairages - Franck Evin

Violetta Valery - Tatjana Lisnic
Flora Bervoix - Simone Ivas
Annina - Annick Saint Louis
Alfredo Germont - Joseph Calleja
Giorgio Germont - Giovanni Meoni
Gaston - Marco Alves dos Santos
Baron Douphol - James Bobby
Marquis d'Obigny - Pawel Lawreszuk
Docteur Grenvil - René Schirrer
Giuseppe - Mario Montalbano
Domestico - Gustave Benet
Commissionario - Mario Brazitzov

Choeurs de l'Opéra national du Rhin
Orchestre Symphonique de Mulhouse

Nouvelle production

Strasbourg, 12 Juin 2003


Cette Traviata sort des sentiers battus. Sobre, sombre, la vision d'Olivier Tambosi et de Daniel Dollé concentre l'action sur Violetta qui ne quitte que très peu le plateau. Dès le Prélude, elle est à l'avant-scène, brisée par la douleur, et nous la retrouvons telle quelle au début du 3e acte, comme si les événements s'étant déroulés entre temps n'étaient qu'une "parenthèse".

L'esthétique du spectacle est des plus curieuses. Le décor du premier acte est noir comme l'intérieur d'un cercueil ou d'une tombe et offre un espace étriqué dont les murs du fond tournent, telle la porte d'un grand hôtel, durant une bonne partie de l'acte. Si ce système permet une circulation des personnages ingénieuse, il devient rapidement lassant. La maison de campagne du deuxième acte frise le kitsch (petite maison en bois entourée d'un gazon fleuri clôturé de barrières), le salon de Flora transformé en maison close de luxe est bien glauque, l'esprit de fête y est totalement absent (tout y est d'un statisme assez désolant), tandis que le dernier acte se passe à l'extrême avant scène fermée par un immense miroir qui reflète la salle, à moitié éclairée pour l'occasion, ce qui évoque bien peu la solitude de Violetta délaissée et miséreuse... Si on ajoute à cela des costumes indigents et bien peu seyants (Germont en imperméable et toujours flanqué d'une grotesque sacoche à l'épaule, Alfredo en tenue de ville, les choristes - femmes comprises - tous habillés du même costume noir avec noeud papillon), des attitudes scéniques singulières (Alfredo regardant sa montre ou apportant lui même à la fin du premier acte les barrières du jardin du tableau suivant, Anina passant son troisième acte rampante au sol tandis que Violetta est continuellement debout - laquelle est malade ?...-), on sort du spectacle avec un certain agacement. Il en est de même avec la direction d'orchestre de Marcello Bufalini qui, séduisante par moments (un début de Prélude magique par son côté irréel et évanescent), manque particulièrement d'entrain (brindisi bien terne) du fait notamment de tempos très lents et de rallentendos par toujours de bon goût (notamment une toute fin basculant dans le grand guignol).


(La Traviata - "Brindisi"  © Alain Kaiser)

L'équipe de chanteurs est jeune. Tatjana Lisnic chantait là sa première Traviata. Si la voix est agréable, le chant propre (mais sans mi bémol hélas), l'incarnation travaillée, elle n'offre pas une Violetta inoubliable. Le temps lui apportera une expérience et une émotion qui lui font un peu défaut ici. Joseph Calleja en Alfredo affiche une voix séduisante mais entachée d'un vibrato rapide assez désagréable. La chant est souple et élégant (mais le contre-ut, fragile, chanté en coulisse à la fin du premier acte, n'est pas retenté à la fin de la cabalette du deuxième...). C'est Giovanni Meoni en Germont qui convainc le plus du fait de la beauté de la voix, la grande finesse du chant et une incarnation sobre et froide convenant bien au personnage. Si les choeurs sont brillants, les seconds rôles n'affichent pas toujours des voix très sûres, sauf le médecin de René Schirrer, parfait.
 
 
 

Pierre-Emmanuel Lephay

 


Autres représentations : à Strasbourg, 17, 19, 21 et 24 juin à 20 h., à Mulhouse, 2 et 4 juillet à 20 h., 6 juillet à 17 h.
A l'occasion de la fête de la musique, le 21 Juin, retransmission  sur écran géant place Broglie à Strasbourg.
Renseignements : Strasbourg - 03 88 75 48 23 ; Mulhouse - 03 89 36 28 28 www.opera-national-du-rhin.com

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