C O N C E R T S 
 
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NEW YORK
30/01/05

© DR
Concert
 

ORCHESTRE DU METROPOLITAN OPERA
James LEVINE, direction
José VAN DAM, baryton - basse (*)

PROGRAMME

Carl Maria Von WEBER (1786 -1826)
Ouverture de Der Freischütz

Anton WEBERN (1883 - 1945)
Symphonie Opus 21

Wolfgang Amadeus MOZART (1756 - 1791)
Mentre ti lascio (*), air de concert K 513

Felix MENDELSSOHN (1809 - 1847
Er ist genug, extrait d'Elias (*)

Gustav MAHLER (1860 - 1911)
 Rückert Lieder (*) :
Blicke mir nicht in die lieder
Liebst du um Schönhei
Ich bin der Welt abhanden gekommen
 

Charles WUORINEN (né en 1938)
Grand Bamboula pour orchestre à cordes 

Antonin DVORAK (1841 - 1904)
Symphony n° 8 opus 88 

CARNEGIE HALL - Auditorium Isaac Stern
New York, 30 janvier 2005

AU ROYAUME DE L'ECLECTISME...
 

Il y avait foule en ce dimanche après-midi à Carnegie Hall, dans l'auditorium Isaac Stern, lieu mythique s'il en est, salle gigantesque à l'acoustique fabuleuse, qui a vu se produire les plus grands artistes et où l'on croise Marylin Horne dans l'ascenseur....

Ce concert au programme fort éclectique, accordant une place non négligeable au répertoire du XXème siècle était aussi l'occasion, après l'avoir entendu sonner superbement la veille dans Pelléas, de découvrir dans un autre genre d'exercice le formidable orchestre du Met, toujours dirigé par son mentor, James Levine, très apprécié ici dans son fief new-yorkais, et surtout de réentendre José van Dam, qui, au départ, pourtant, n'était pas prévu parmi les festivités.

Une série d'annulations avait en effet fait "boule de neige", si l'on peut dire, car une semaine auparavant, le dimanche 23 janvier, alors que la tempête de neige faisait rage sur New York, Anne-Sofie von Otter, présente pour les répétitions de Pelléas (la première avait lieu le samedi suivant) avait déjà remplacé Lorraine Hunt, souffrante, dans Le Chant de la Terre. Mais voilà que peu de temps après, survint une nouvelle annulation, celle de Thomas Quasthoff, prévu le 30 janvier, et qu'on pensa le remplacer également par Anne-Sofie von Otter dans Shéhérazade de Ravel. En fin de compte, deux remplacements à une semaine d'intervalle, cela fait un peu beaucoup pour une même artiste, et c'est finalement à José Van Dam qu'on demanda d'assurer la partie vocale de cette matinée.

Ce formidable chanteur, entendu la veille dans un Golaud d'anthologie, n'a décidément rien perdu de sa verve. Visiblement en pleine forme, avec le style, l'intelligence, la présence, l'implication dramatique et la générosité qu'on lui connaît, il fait une magistrale démonstration de son grand art, aussi bien dans l'air de concert de Mozart, compositeur dont il est un immense interprète, que dans les oeuvres de Mendelssohn et Mahler : ses trois Rückert Lieder sont profonds et émouvants et son air d'Elias d'une grande noblesse. Il est ovationné par le public new-yorkais qui, d'ailleurs, lui voue une véritable dévotion.

Quant à l'orchestre, après une rutilante ouverture du Freischütz où il brille de mille feux (en particulier les cordes, vraiment somptueuses), il s'avère intéressant de l'entendre dans un effectif nettement plus réduit, quasiment chambriste, la partition de la Symphonie opus 21 de Webern prévoyant deux clarinettes, deux cors, une harpe et un quatuor à cordes. Cette prestation confirme, si cela était nécessaire, l'immense talent et la qualité de ses instrumentistes, rompus à tous les styles. Il en va de même pour le Grand Bamboula donné en présence du compositeur américain Charles Wuorinen, courte pièce d'une durée de six minutes composée en 1971 pour orchestre à cordes, très rythmique et contrastée, où l'on entend les influences croisées de Schoenberg, Stravinsky et Eliot Carter.

Mais c'est sans aucun doute la célèbre Symphonie n° 8 de Dvoràk qui met en relief de manière la plus éclatante la splendeur opulente, quasiment voluptueuse - avec une légère tendance à en faire "un peu trop" dans le dernier mouvement, un rien clinquant - de l'illustre formation, de nouveau au grand complet.

Il n'empêche qu'il reste bien agréable d'assister à ce concert au programme riche et varié. Dans cette salle pleine à craquer, le public est lui aussi très mélangé et de tous les âges, avec pour dénominateur commun une attention très palpable et un enthousiasme débordant.

En conclusion, une ambiance chaleureuse et bon enfant qui n'est pas sans rappeler celle des "Prom's" de Londres.
 
 

Juliette BUCH
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