......
|
MONTPELLIER
16/09/2007
© DR
Wolfgang Amadeus MOZART
DIE ZAUBERFLÖTE
Tamino : Cyril Auvity
Pamina : Laura Hynes Smith
La Reine de la Nuit : Uran Urtnasan Cozzoli
Papageno : Christian Senn
Sarastro : Petri Lindroos
Papagena : Laure Baert
Première Dame : Ana Maria Labin
Deuxième Dame : Christine Tocci
Troisième Dame : Maria Soulis
Monostatos : Yves Saelens
Trois enfants : Solistes d’Opera Junior
L’Orateur – Premier Prêtre – 2e Homme armé : Nicolas Courjal
Second prêtre – Premier Homme armé : Marc Larcher
Récitant : Arthur Igual
Marionnettiste : Olivier Hagenloch
Chœur et Orchestre de l’Opéra national de Montpellier, dir. Hervé Niquet
Conception et mise en scène : Jean-Paul Scarpitta
Lumières : Urs Schönebaum – Laurent Hattinguais
Récits : Clémence Boulouque, en collaboration avec Jean-Paul Scarpitta
Dimanche 16 septembre 2007
|
La magie Scarpitta
Pour l’ouverture de sa saison, l’Opéra national de
Montpellier donne à deux habitués de la maison, Hervé Niquet
à la baguette et Jean-Paul Scarpitta, les clés
d’une nouvelle Flûte enchantée. Le chef
d’orchestre laisse ici son habituel Concert Spirituel pour
enflammer un Orchestre de Montpellier en grande forme, hyper
réactif et soucieux d’équilibres autant que de
contrastes. Un Mozart tantôt aérien, tantôt
acéré, d’une diversité et d’une vie
remarquables.
Côté mise en scène, Jean-Paul Scarpitta
a une fois encore trouvé, lui aussi, le moyen de donner à
rêver sans pour autant tomber dans le cliché ou le
convenu. Plateau dépouillé, scénographie simple,
avec une passerelle traversant la scène de cour à jardin,
banc de bois suspendu pour laisser apparaître les Trois Enfants
comme autant de petits visiteurs très informels, superbe lion
articulé et manipulé comme une immense marionnette,
d’une douceur de gestes extraordinairement émouvante,
contrepoint d’un Tamino dont il semble à la fois
être l’inspiration et le serviteur, jeu de trappes, un
lit… Bref, l’économie de moyens au service de la
plus grande efficacité scénique et émotionnelle.
On regrettera alors le parti pris de supprimer purement et simplement
les dialogues parlés au profit d’un texte dit par un
acteur. L’idée est bonne, assurément. Mais outre
que le texte spécialement écrit par Clémence
Boulouque cherche parfois trop l’abstraction quand il faudrait au
contraire se contenter d’expliciter l’action en cours, les
problèmes de régie son, en cette Première,
empêchent presque systématiquement l’acteur de faire
entendre le début de ses interventions… On ne doute pas
que ce détail ait été réglé pour les
représentations suivantes, mais le plaisir en est bien entendu
quelque peu gâché.
Mais c’est avec les chanteurs que les plus grosses
déceptions se font jour. Non qu’ils soient mauvais, bien
au contraire. Mais il s’agit là de chanteurs de fort
petits formats vocaux : un Tamino d’une douceur qui
s’apparenterait davantage à un Monsieur Triquet d’Eugène Onéguine
(et qui s’étrangle dangereusement dans les aigus), une
Pamina sans graves (et souvent prise en défaut
d’intonation), un Sarastro bien court de projection, une Reine de
la Nuit sans grand abatage, un Papageno et une Papagena simplement
corrects… Dans une salle aussi vaste que le Corum, même
avec cette merveilleuse acoustique que tous les théâtres
de France lui envient, l’Opéra de Montpellier
mérite mieux.
David FOURNIER
|
|