Casta diva
Angela Gheorghiu, Soprano
EVELINO PIDÒ
conductor
CHORUS OF THE ROYAL
OPERA HOUSE, COVENT GARDEN
Airs de Bellini,
Donizetti et Rossini
- Ecoutez
un extrait -
Voici un disque que beaucoup de
« diva hunters » attendaient avec impatience. Ils ne seront
pas déçus, tout y est fait pour que l'amateur de divas soit
enchanté : airs célèbres et photos glamour sans oublier
la monstrueuse campagne de pub. En gros, madame Alagna a parfaitement compris
qu'une belle compilation d'airs connus caresserait dans le sens du poil
les directeurs financier d'EMI, ses nouveaux employeurs. Ce concept n'est
pas neuf du tout, elles y sont d'ailleurs toutes passées, de Callas
à Fleming (qui dans son dernier album atteint tout de même
certains records de racolage.) Tout ça est très bien mais
qu'en est-il de la voix de la plus glamour des chanteuses roumaines ? Avant
tout remarquons que Mme Alagna a pris soin de travailler son vibrato qu'on
sentait devenir insupportable dans son intégrale de l'Elixir d'amour,
voilà déjà une bonne chose. On sait la chanteuse travailleuse,
on la suspecte aussi de manquer d'intelligence, ce récital en est
la preuve : a-t-on idée, quand on est une soprano lyrique-dramatique
de chanter des airs de Lucia ? Non, on n'a pas idée, ou alors on
a idée mais pas bien du tout. Pas-bien Angela, pas bien ! Oh pardon,
j'infantilise mon discours, Dieu sait pourquoi. Mais trêve de blagues
lourdes, examinons ce qui dans ce récital agace : Angela Gheorghiu
est un très beau soprano lyrique, ses enregistrements de Mimi (Bohème),
de Magda (La Rondine) et de Lauretta (Gianni Schicchi) sont de pures merveilles,
il n'est même pas exagéré de dire qu'elle est sans
doute une des plus belles Mimi de la discographie, certainement une des
plus émouvantes. Seulement, quand on n'a pas de contre-notes, on
ne s'aventure pas à chanter Amina et Lucia,... mais je me répète.
Le fait est que face à ce récital on a un vilain sentiment
de gâchis, surtout quand deux aigus qui se veulent suraigus craquant
horriblement. Il faut à cette chère Angela un chef d'orchestre
charismatique qui puisse guider notre petite furie dans de sages voies
qui conviennent à son bel organe. Souvenons-nous de ses poignants
« and ze maëzstro Chailly is zsoooo wonderfull » de la
soirée des gramophone awards ! Evelino Pido échoue là
où ? à dire vrai ? on n'attendait pas grand chose de lui.
Peut-être s'irritera-t-on simplement de voir un jeune chef talentueux
s'associer à ce genre d'entreprises boiteuses. Mais revenons-en
à nos divas : quand la voix d'Angela ne claudique pas trop et se
réfugie dans une tessiture de soprano grave, le résultat
est assez convaincant, ainsi quand elle chante l'air de Rosine (était-ce
vraiment utile ?) la débâcle n'a pas lieu. Allons, espérons
simplement que pour son prochain enregistrement Mme Alagna retrouve ses
esprits et sa très belle voix de soprano lyrique.
Camille de Rijck
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