Giuseppe
Verdi (1813 - 1901)
AROLDO
Opéra en
quatre actes de Francesco Maria Piave
d'après
son livret Stiffelio pour Verdi.
Musique de Giuseppe
Verdi.
Créé
le 16 août 1857, pour l'inauguration du Teatro Nuovo de Rimini.
Philips 462 512-2
Enregistré
du 11 au 22 décembre 1997 au Teatro Verdi de Florence.
Orchestre et Coro
del Magio Musicale Florentino
Shicoff - Vaness
- Michaels-Moore
direction Fabio
Luisi
Texte de présentation,
synopsis et livret en français.
(Durées
CD 1: 77mn.36 ; CD 2 : 49mn. 05.)
"Lo
Stiffelio riscaldato" : "Le
Stiffelio "réchauffé"",
ainsi fut surnommé par les espiègles habitants de Rimini,
le pauvre
Aroldo, à peine né ! Il faut préciser
que l'infortuné Stiffelio (1850) fut d'abord privé de Finale
(!), censuré parce qu'il montrait un pasteur pardonnant à
sa femme adultère, dans un temple !... Puis on transforma le prêtre
en ministre d'une principauté allemande et l'opéra fut renommé
GuglielmoWellingrode
(...et vite surnommé par Verdi : "Cet horrible Wellingrode !!").
Avec
Aroldo, Verdi redonnait une chance à une musique qu'il
estimait, à juste titre .... mais il déchira les parties
de Stiffelio qu'il ne conserva pas et l'on ne joua plus que
Aroldo
... jusqu'à la miraculeuse retrouvaille, en 1968, d'une partition
de ...
Guglielmo Wellingrode ! ... qui se racheta en nous
faisant connaître la musique de
Stiffelio, désormais
exécutable. Depuis,
Stiffelio a regagné du terrain
et c'est
Aroldo que l'on ne représente plus !
Les principales différences entre les deux versions concernent
bien sûr les personnages, lieux et époque, complètement
différents, afin d'avoir la paix avec la censure ! (Le pasteur contemporain
de Verdi devient un Croisé du XIIIe siècle). Musicalement,
certains airs sont substitués, comme la Cabaletta de Mina, ou la
belle Cavatina de Aroldo, reprenant le thème du solo de trompette
de l'ouverture, qu'un critique qualifia judicieusement de "cantilène
donizettienne". La grande différence est la substitution du dernier
tableau et Finale de Stiffelio (durant une douzaine de minutes),
par un nouvel acte (de 24 minutes) dans Aroldo. Si cette seconde
version est musicalement plus élaborée par Verdi (Rigoletto,
Trovatore et Traviata étant passés par là
!), plus concis et "resserré", plus immédiat, apparaîtra
en revanche Stiffelio.
Ce qui frappe d'emblée l'habitué des autres enregistrements
de l'oeuvre sont deux avantages de taille. Tout d'abord, les interprètes
privilégient un élégant lyrisme, tout en habitant
dramatiquement leur personnage, tandis que d'ordinaire on cherche d'abord
à faire dramatique ! L'autre avantage est l'impression non
négligeable d'assister à une représentation "vivante"
et non d'écouter un habituel studio fignolé mais "mort"
! Le mérite de ces deux beaux avantages revient aux chanteurs mais
également au chef Fabio Luisi, sachant fortement dramatiser, à
la Molinari Pradelli, sans pour autant "foncer", comme le veut la mode
d'aujourd'hui ! Les sonorités sympathiques de l'Orchestra del Maggio
Musicale Fiorentino, avec ces cuivres chaleureux comme les aimait Verdi,
font merveille dans cette tâche de donner vie à ce studio
! Neil Shicoff est un digne mais sensible Aroldo, de son beau timbre
à la fois chaleureux et lumineux. Carol Vaness est une Mina passionnée
mais délicate, à la voix de moire noire, n'étant "limite"
que dans sa terrible Cabaletta "Ah ! fuggite !!" du deuxième acte.
Digne et peut-être un peu neutre est le chevalier Egberto de Anthony
Michaels-Moore. Roberto Scandiuzzi est un Briano de luxe, mais Julian Gavin,
un séducteur un peu pâle (il est vrai que le rôle est
ainsi). Sergio Spina et Marina Comparato complètent la distribution
avec efficacité. Sensiblement instruit par José Luis Basso,
le "Coro del Maggio Musicale Fiorentino" se croit sur scène.
Avec ce fort bel enregistrement, une nouvelle chance est ainsi donnée
(à son tour !) au pauvre Aroldo, largement distancé
dans le nombre des reprises, par son "père" Stiffelio ...
et donc : VIVA VERDI ! !
Yonel Buldrini
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