Cathy
BERBERIAN
Beatles Arias
1. Ticket to ride
2. I want to hold your hand
3. Michelle
4. Eleanor Rigby
5. Yellow Submarine
6. Here, there and everywhere
7. Help !
8. You've got to hide your love
away
9. Yesterday
10. Can't buy me love
11. Girl
12. A hard day's night
Entretien - Récitals
13. Pourquoi je chante les Beatles
?
14. Introduction
15. Ticket to ride
16. Yesterday
17. Ticket to ride
Cathy Berberian, mezzo-soprano
Guy Boyer, arrangements et
direction (1-12)
Louis Andriessen, arrangements
(15-17)
Durée : 36'53"
Enregistré à Paris
en décembre 1966 (1-12)
au Festival d'Avignon en 1982
(14-15)
au Festival de Divonne-les-bains
en 1980 (16-17)
1 CD PIC 11 - 3 700077 649818
Ceci est un disque subversif. Après
une telle expérience, vous n'écouterez plus jamais Cathy
Berberian ni les Fab Four de la même manière. On pourrait
penser que l'hommage rendu à la mezzo américaine à
l'occasion de la réédition de son album
Beatles Arias
n'est que de circonstance, en souvenir d'un disque qui avait à sa
sortie marqué les mélomanes "de tous bords". Or il faut bien
avouer que le propos est toujours aussi révolutionnaire et le résultat
fascinant. Génial, ce disque l'était à sa sortie et
l'est encore aujourd'hui : parce que l'humour et la désinvolture
dont fait preuve la cantatrice se conjuguent à une exigence et une
intelligence musicales qui hissent l'enregistrement au-delà du simple
gag d'une musicienne déjantée.
Une règle semble prévaloir ici : ne pas avoir froid aux
yeux. C'est parce qu'elle ne se prend pas au sérieux que le résultat
n'est ni pédant ni prétentieux. Mais c'est parce qu'elle
le fait avec conviction que le disque n'est pas kitsch. Plutôt que
de singer les gars de Liverpool, Cathy Berberian assume ce qu'elle est
: une diva, et intègre les chansons des Beatles dans son propre
univers musical. Vocalisant Ticket to ride à la manière
de Delibes (ou comme "une cantatrice d'oratorio des provinces anglaises")
et phrasant Yesterday comme un lied de Strauss, la mezzo
américaine ne se refuse rien, depuis les aigus coloratures de Help
! jusqu'aux graves abyssaux de Girl. A mi-chemin entre la musique
élisabéthaine et monteverdienne, les arrangements de Guy
Boyer et le talent de diseuse de l'interprète nous font redécouvrir
des mélodies et des textes que l'on croyait connaître par
coeur. Perruquée et poudrée, la diva semble tout droit sortie
d'une scène de Barry Lyndon, avec ce charme un peu vieilli
et désuet, à l'instar du clavecin grelottant de Guy Boyer,
qui opère immédiatement.
Anticonformiste et rebelle, cet enregistrement est aussi d'une intelligence
et d'un goût qui oblige à réviser nos jugements sur
le crossover. Destiné à l'époque à "faire
aimer les Beatles aux parents", il pourrait bien être aujourd'hui
un moyen de faire découvrir la musique baroque, de manière
moins authentique certes, mais autrement plus passionnante que les voies
empruntées par une Nella Anfuso. Déjanté, décalé,
délirant, et malheureusement trop court...
Sévag TACHDJIAN
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