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Nicole Cabell
Oeuvres de Puccini (La Bohème, Gianni Schicchi, La Rondine),
Gounod (Roméo et Juliette),
Berlioz (Benvenuto Cellini),
Charpentier (Louise),
Tippett (A child of our time),
Menotti (The old maid and the thief),
Donizetti (Don Pasquale),
Delibes (Les filles de Cadix),
Bellini (I Capuletti ed i Montecchi),
Gershwin (Porgy and Bess).
Nicole Cabell, soprano
Andrew Davis (chef d’orchestre)
London Philharmonic Orchestra
Decca
« Dites-moi que je suis belle… »
L’image promotionnelle est symbolique. Fleur parmi les fleurs,
Nicole Cabell, dernière recrue de la firme Decca, jaillit
d’un bouquet printanier, tel un bouton prêt à
éclore. Distinguée par le très sélect
Concours de Cardiff en 2005, adoubée par Marilyn Horne,
coachée par Richard Bonynge qui vient de l’accompagner
dans sa première Imelda di Lambertazzi de Donizetti (à
paraître aux éditions Opera Rara), cette ravissante
soprano gravit l’une après l’autre les marches vers
la notoriété.
La jeune cantatrice dont les origines coréo, caucaso, afro
américaines sont à elles seules tout un programme, ne
manque pas d’attraits. Un timbre chatoyant à la fois
fruité et irisé, un aigu plein et solaire, un medium
charnu, la tenue technique d’un vrai soprano lyrique qui devrait
rapidement s’épanouir dans le répertoire
belcantiste, comme son habilité à vocaliser porte
à le croire. Ce premier récital aux allures de carte
visite lui permet de se présenter au public dans un
répertoire, certes standard, mais dont l’étendue
(de Berlioz à Menotti en passant par Puccini et Tippett) est
là pour affirmer une nature curieuse et ouverte.
Si la valse de Juliette (Gounod) manque de
légèreté et souffre d’un français
bizarrement articulé, l’élan avec lequel elle
aborde le périlleux air de Teresa dans Benvenuto Cellini,
sa belle fermeté dans le haut medium et cette jolie cadence
finale, ou plus loin la rondeur et le lyrisme apportés au second
air de Juliette (« Amour ranime mon courage »),
atténuent nos réticences. On pourra reprocher encore
à cette jeune musicienne une certaine neutralité et
quelques effets faciles pour nous convaincre en Musetta, trop
d’application pour permettre à l’auditeur de
partager le bonheur éperdu ressenti par Louise
(« Depuis le jour »), une projection
dégoulinante (« Summertime »), ici et
là, quelques aigus à la justesse relative, défauts
imputables à l’école américaine ; rien
d’inquiétant pourtant, Nicole Cabell sachant trouver ses
marques et s’imposer dans Tippett, dont l’écriture
et les nuances forte/piano sont maîtrisées (A child of our time),
et se montrer très concernée chez Menotti dont elle
possède le style et où son aigu tranchant fait sensation (The old maid and the thief).
Accompagnée avec beaucoup d’attention par Andrew Davis qui
dirige un London Philharmonic Orchestra sous le charme, la cantatrice
trouve cependant son meilleur emploi chez Bellini, où elle
incarne une Giulietta très pure, au legato
discipliné et Donizetti avec Don Pasquale ; rien
d’étonnant qu’elle ait remporté un beau
succès cette saison à Montpellier dans L’elisir d’amore.
Située quelque part entre Renata Scotto (pour le passé)
et Patrizia Ciofi (pour le présent), sa Norina
élégante et gracieuse, enchante par son caractère
bien trempé, sa vivacité et le plaisir manifeste que lui
procure cette musique dans laquelle elle se sent très à
l’aise. A star is born ? Pas encore, mais qui sait…..
François LESUEUR
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