Régine
CRESPIN
Berlioz, La damnation
de Faust, "D'amour l'ardente flamme"
Berlioz, Les
nuits d'été, "Le spectre de la rose"
Berlioz, Les
Troyens, "Je vais mourir...Adieu, fière cité"
Orchestre Philharmonique
de l'ORTF,
direction Jean
Claude Hartemann
ORTF Paris 1965
Schumann, Liederkreis,
Intermezzo
et
Mondnacht
Schubert, Lachen
und Weinen, Der Tod und das Mädchen
Fauré, Soir
Roussel, Coeur
en péril
Duparc, La vie
antérieure
Poulenc, chansons
villageoises, les gars qui vont à la fête
Christian Ivaldi,
piano
Paris, 11 janvier
1964
Ravel, histoires
naturelles, Le paon
Brahms, Dein
blaues Auge
Janine Reiss, piano
Paris, 1er octobre
1972
Bonus:
Denise Duval chante
Francis Poulenc
1 DVD EMI Classics
L'INA exhume régulièrement des trésors de ses
archives, pour notre plus grand bonheur. Dans le cas présent, en
collaboration avec EMI, nous sont présentées diverses apparitions
de Régine Crespin à la télévision française,
sans précisions, mise à part la date, des conditions des
diffusions originales : concert complet ou interventions ponctuelles lors
d'une émission généraliste.
Le premier extrait date de 1965 : l'image en noir et blanc, les gros
plans fixes sur le visage de la chanteuse, sa mise en plis rigide, le trait
d'eye-liner au-dessus de ses yeux, tout a un petit arrière-goût
de madeleine, souvenir du temps où la télévision ne
proposait qu'une seule chaîne, et où les publicités
s'appelaient de la réclame (qui se souvient des jumeaux de la chicorée
?).
Accompagnée de l'orchestre philharmonique de l'ORTF, sous la
direction de Jean-Claude Hartemann, Régine Crespin interprète
trois morceaux de Berlioz, commençant par "D'amour l'ardente flamme"
extrait de La Damnation de Faust, qui met en valeur le moelleux
de son timbre, la clarté de sa diction et la hauteur de son émission,
puis un air des Nuits d'été, dont la version au disque
par la même cantatrice est une référence, "Le spectre
de la rose", et enfin une mort de Didon des Troyens, probablement
l'une des plus belles jamais chantées, qui empoigne l'auditeur et
lui coupe la respiration. Et fait regretter que l'enregistrement d'une
intégrale au disque n'ait jamais eu lieu...
Le deuxième extrait a été filmé à
Paris, le 11 janvier 1964. Régine Crespin interprète une
sélection de lieders de Schuman et Schubert, et des mélodies
de Fauré, Roussel, Duparc et Poulenc, répertoire où
elle est souveraine, accompagnée au piano par Christian Ivaldi.
De nouveau, son chant radieux et précis est un régal. De
nos jours, les divas se montrent en vidéo avec des marionnettes
tout droit sorties du Muppet Show, celles d'hier, en noir et blanc et en
austères plans fixes, étaient nettement moins glamour, mais
ô combien fascinantes !
Au troisième extrait, la robe bariolée de Régine
Crespin, les mouvements de la caméra tournant en rond autour de
la cantatrice et nous la montrent à travers de faux réverbères,
nous renseignent avant même de l'avoir lu sur la plaquette : nous
sommes dans les années 1970, en 1972 pour être précis,
Régine Crespin chante Ravel et Brahms, avec Janine Reiss au piano.
En bonus, EMI a eu l'excellente idée de proposer une légende
de la musique, celle dont beaucoup parlaient sans jamais avoir réussi
à la voir : Denise Duval interprète des extraits des opéras
de Poulenc et deux mélodies, accompagnée au piano par le
compositeur lui-même. Ces témoignages de la complicité
entre un compositeur et son interprète-fétiche sont réellement
émouvants. Pour Les mamelles de Tirésias, il donne
lui-même la réplique d'une voix enrouée, et c'est un
véritable miracle que de voir et d'entendre Francis Poulenc demander
du lard ou s'exclamer "olé" !
Amateurs de rétro, amoureux des cantatrices d'un passé
proche, de Berlioz et des belles voix, fous de Francis Poulenc, ceci est
pour vous un investissement profitable !
Catherine Scholler
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