EMI Classics
Legend
Wagner & Berlioz
Opera Arias
REGINE CRESPIN
Soprano
Orchestre National de la Radiodiffusion
Française
Orchestre et Choeur du Théâtre
National de l'Opéra de Paris
Georges Prêtre - Otto Ackermann
Richard Wagner (1813-1883)
Wesendonck-Lieder
Einsam in trüben Tagen -
Euch Lüften, die mein Klagen (Lohengrin)
Eine Waffe lass'mich dir weisen
(Die Walküre) - Ich sah das Kind (Parsifal)
Dich, teure Halle - Allmächt'ge
Jungfrau (Tannhäuser)
Hector Berlioz (1803-1869)
D'amour l'ardente flamme (La
Damnation de Faust)
Nous avons vu finir... chers
Tyriens
Ah, je vais mourir... Adieu,
fière cité (Les Troyens)
1 CD audio (enregistrements de
1958 à 1965)
+ 1 DVD (INA 1966 et 1964)
Une compilation destinée à faire revivre quelques précieux
moments de la carrière de la "légendaire" Régine Crespin.
Timbre plein, articulation délicate et précise : avec elle,
musique et langage vivent à l'unisson.
Les Wesendonck lieder (5 poèmes pour une voix de femme)
furent mis en musique sur des textes de Mathilde Wesendonck, la jeune épouse,
âgée de 23 ans, du premier protecteur de Wagner. Cet amour
réciproque - consommé ou non ? - reste l'un des plus mystérieux
épisodes de la vie du compositeur. Il est à noter que dans
son Journal intime à Mathilde, il écrivit : "Je n'ai
jamais rien fait de mieux que ces lieder...". Leur parenté
d'inspiration avec Tristan, dont la composition fut entamée au plus
fort de son élan amoureux pour cette Mathilde, est du reste bien
connue.
Viennent ensuite six airs issus des grands rôles wagnériens
avec lesquels triompha la soprano française. Malgré des aigus
un peu tirés, mais sans vibration inopportune, la voix, chaude et
souple dans le médium, se fond en un seul chant avec les instruments
de l'orchestre. Avec une diction allemande travaillée, à
peine teintée d'un léger accent français, Crespin
sait exprimer toutes les nuances de ses personnages. Tendre en Elsa de
Brabant, ardente en Sieglinde de La Walkyrie, émouvante en Kundry
("J'ai vu l'enfant à la mamelle"), elle est enthousiaste, passionnée,
éclatante de jeunesse en Elisabeth ("Toi, merveilleux endroit",
"Jeune femme toute-puissante"). Suivent les splendides pages d'Hector Berlioz
chantées d'une voix suspendue dans les airs, et pourtant tour à
tour enveloppante, haletante, caressante...
Depuis "Je suis à ma fenêtre...", jusqu'à "Mon
coeur bat et se presse dans ses baisers d'amour", l'exaltation croissante
de Marguerite incarnée par Crespin conduira immanquablement les
"berlioziens" au grand frisson !
Tout aussi touchants sont les adieux de Didon : "Adieu fière
cité, ma tendre soeur adieu, adieu mon peuple, adieu rivages vénérés
(...) Adieu, beau ciel d'Afrique (...) Je ne vous verrai plus... Ma carrière
est finie." Aucune grandiloquence, aucun pathos larmoyant, rien que de
l'émotion dans ce passage éminemment romantique.
__________
DVD
Hector Berlioz
Le Spectre de la rose (Les Nuits d'été Op.7)
Orchestre Philharmonique de l'ORTF - Jean-Claude Hartemann
Gabriel Fauré (1845-1924)
Soir Op.83 n°2
Albert Roussel (1869-1937)
Coeur en péril (Deux mélodies Op.50)
Henri Duparc (1848-1933)
La vie antérieure (Baudelaire)
Christian Ivaldi, piano
Cadeau bonus promotionnel (il est essentiellement composé de
très courts extraits des DVD disponibles aux catalogues Archive
et EMI Classics), le DVD présente néanmoins deux "highlights"
du DVD Régine Crespin filmés respectivement en 1965 et 1964.
Sûre d'elle, contrôlant habilement les limites de ses moyens,
la cantatrice, alors au faîte de sa carrière, apparaît
- même pour l'époque - très sophistiquée. Maquillage
excessif, coiffure gonflée, robe de taffetas style Edwige Feuillère
(de 20 ans son aînée !). Elle distille son chant avec science
sans forcer son talent. Les oeuvres sont d'ailleurs bien servies. Dans
Coeur en péril d'Albert Roussel, elle montre avec grâce
une autre facette de son tempérament de comédienne : l'humour.
Le petit livre contenu dans le coffret comprend une notice biographique
retraçant les grandes lignes de la carrière de Régine
Crespin en anglais, en allemand et en français. Malheureusement,
à défaut de traduction, même les textes originaux des
airs et mélodies ont été omis. Dommage.
Brigitte CORMIER
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