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Dietrich FISCHER-DIESKAU
Haydn & Mozart Discoveries
Wiener Haydn-Orchester
Reinhard Peters
1. Un cor si tenero, d’Il disertore (Haydn)
2. Spann’ deine langen Ohren, de La vera Costanza (Haydn)
3. Tergi i vezzosi rai, d’Acide e Galatea (Haydn)
4. Dice benissimo, de La Scuola de’ gelosi (Haydn)
5. Männer suchen stets zu naschen, K433 (Mozart)
6. Ich möchte wohl der Kaiser sein, K539 (Mozart)
7. Nach der welschen Art, de La finta Giardiniera (Mozart)
8. Mentre ti lascio, K513 (Mozart)
9. Cosi dunque tradisci... Aspri rimorsi atroci, K432 (Mozart)
10. Un bacio di mano, K541 (Mozart)
11. Hai già vinta la causa...Vedro’ mentr’io sospiro (version 1789),
de Le Nozze di Figaro (Mozart)
1 CD DECCA 475 7169, Enregistré en 1969
Mozart et Haydn comme si on y était
L’année Mozart n’a pas été très
prodigue en merveilles. Ajoutons dans le plateau de la balance ce
véritable petit joyau : sauf erreur, le seul récital
enregistré par DFD pour Decca, sous la houlette de Christopher
Raeburn. Le programme en est vraiment original sans être
révolutionnaire. Les airs d’opéras de Haydn
s’extraient très facilement de leur contexte – on
croirait presque qu’ils furent écrits pour cela. Les airs
de Mozart sont parmi les plus brillants et la version 1789 de
l’air du Comte ajoute de la virtuosité (Thomas Hampson
l’a enregistré récemment avec Harnoncourt).
Incroyable, cette flexibilité vocale et interprétative de
Fischer-Dieskau. Et pourtant, on croit connaître un peu bien les
prestations du maître. Mais dans ces pièces de facture
classique, parfois même un peu ténues (Un bacio di mano
n’a rien de bouleversant), les couleurs de la voix, les humeurs,
l’incarnation sont d’une variété, d’une
intelligence frappantes. Surtout, je pense n’avoir jamais entendu
Fischer-Dieskau aussi brillant, aussi facile, aussi radieux, respirant
le charme et le bonheur de chanter. On en connaît qui prennent du
plaisir aux dépens de l’auditeur (qui veut la
liste ?) ; ici, aucun relâchement : le souffle
infini de Mentre ti lascio, l’aisance dans les vocalises des Nozze,
les allègements et les trilles sans effort audible –
ah ! c’est si beau quand la maîtrise ne se brade pas
au profit de la séduction !
Vive l’année Mozart ! ( ?)
Sylvain FORT
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