Francis
Poulenc
Dialogues des
Carmélites
Blanche de La Force : Felicity
Lott
Madame Lidoine : Jocelyne
Chamonin
Madame de Croissy : Régine
Crespin
Soeur Constance : Anne-Marie
Rodde
Mère Marie : Geneviève
Barrial
Le Marquis de La Force : Pierre
d'Hollander
Le Chevalier de La Force :
Léonard Pezzino
Choeur de Radio France
Orchestre National de France
Direction : Jean-Pierre Marty
2 CD INA mémoire vive
IMV 035. 2
Les enregistrements du dialogue
des carmélites de Poulenc sont peu nombreux, c'est donc avec plaisir
qu'on apprend la réédition de cette version réalisée
le 25 avril 1980 dans le cadre de la saison lyrique de Radio France, et
qui ne devrait, en tout état de cause, jamais quitter le catalogue.
Cette version est historique,
car Régine Crespin interprète ici pour la première
fois en français le rôle de la deuxième prieure. Elle
l'avait certes déjà chanté, mais en anglais, au Metropolitan
Opera. Nous étions par ailleurs habitués à entendre
Régine Crespin dans le rôle de la première prieure,
qu'elle a créé et que nous connaissons par l'enregistrement
historique de 1958, qui reste toujours la référence absolue.
Passé la surprise d'entendre une voix claire dans ce rôle
conçu pour une contralto, on ne peut bouder son plaisir d'entendre
cette immense artiste interpréter ce rôle comme personne,
presque trop belle pour un personnage dont l'agonie doit rester dégradante,
avilissante, sordide. Grande chanteuse, grande diseuse, grande actrice,
Régine Crespin est une aristocrate, tout comme l'est d'ailleurs
madame de Croissy.
L'autre grand atout de cet enregistrement
est la Blanche de la Force de Felicity Lott. Tout le monde connaît
l'empathie de la soprano anglaise avec l'opéra français,
et particulièrement avec l'univers de Francis Poulenc, dont elle
a enregistré des mélodies à plusieurs reprises. Les
mélomanes attendent d'ailleurs avec impatience pour la fin du mois
sa voix humaine, couplé avec la dame de Monte-Carlo. Sa diction
parfaite, l'intelligence de sa composition la place sur les mêmes
sommets que Régine Crespin.
Le reste de la distribution ne
démérite pas, mais il est évidemment difficile de
voler à la même hauteur que ces deux monstres sacrés.
Tous forment une distribution solide, sans faiblesse. Accordons une mention
spéciale au beau Chevalier de la Force de Léonard Pezzino.
La direction de Jean-Pierre Marty,
alerte et légère, est agréable, mais manque d'un soupçon
de dramatisme dans la scène finale, ou est-ce le bruit de la guillotine
qui ne rend pas comme il le devrait ?
Une version que tout mélomane
se doit de posséder dans sa discothèque.
Catherine Scholler
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dossier sur les Dialogues des Carmélites
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