Juan Diego FLOREZ
Great Tenor Arias
Gluck - Orphée et Eurydice
"J'ai perdu mon Eurydice"
Verdi - Un Giorno di regno
"Pietoso al lungo pianto alfin m'arride amore"
Rossini - Semiramide
"La speranza più soave"
Donizetti - La Figlia del reggimento
"Eccomi finalmente... Feste ? Pompe ?"
Halévy - La Juive
"Loin de son amie vivre sans plaisirs"
Rossini - L'Italiana in Algeri
"Languir per una bella"
Verdi - Rigoletto
"La Donna è mobile"
Cimarosa - Il Marimonio segretto
"Pria che spunti in ciel l'aurora"
Donizetti - Lucrezia Borgia
Com'è soave quest'ora di silenzio al moi dolente
cor
Puccini - Gianni Schicchi
"Avete torto !... Firenze è come un albero fiorito"
Orchestra Sinfonica
e Coro di Milano Giuseppe Verdi
Carlo Rizzi
Durée : 58'25
Enregistré à Milan en mars 2003
1 SACD Decca 475 6187 DSA
Si le racolage discographique était
réprimé, il est fort à parier que ce disque en aurait
fait les frais. L'éditeur, non content de titrer frauduleusement
"great tenor arias" alors même que le programme tente de sortir des
sentiers battus et rebattus (
Un giorno di regno, La Juive, Il Matrimonio
segreto, Lucrezia Borgia...), nous inflige en outre une notice d'une
désolante absurdité : "un théâtre disposant
des fonds nécessaires pour monter [
La Juive] serait bien
inspiré de ne pas regarder à la dépense à l'heure
de distribuer le rôle de Léopold" ou encore "cet air ne comporte
qu'un seul contre-ut, mais il se fait entendre de manière sonore
à la toute fin du morceau et nul ne doutera que notre interprète
en a bien d'autres en réserve." Racolage, assurément...
Il est vrai qu'après un remarquable récital rossinien
et un autre non moins superbe consacré à Bellini et Donizetti,
l'éditeur se devait de faire un disque "grand public", une carte
de visite qui confonde éclectisme et fourre-tout. Cela n'aurait
eu aucune importance si cette volonté de faire "vendeur" n'avait
entaché la réussite de ce troisième récital.
Dans sa cohérence d'abord : que font les airs de Rigoletto, Gianni
Schicchi ou Orphée et Euridice (sic) dans un programme
consacré au bel canto naissant (Il Matrimonio), triomphant
(Semiramide, L'Italiana, Lucrezia) et finissant (Un giorno di
regno) ? Dans son interprétation ensuite : une homogénéité
dans la direction et le chant tentent de faire le lien entre des airs aussi
éloignés que la Sérénade de Léopold
dans La Juive et l'air de Tonio dans La Figlia del reggimento
alors même qu'il aurait fallu souligner la multitude d'esthétiques
qu'inclut la notion de bel canto.
L'interprète, heureusement, reste d'une intégrité
et d'une rigueur exemplaires. Timbre solaire aux accents martiaux, style
impeccable, vocalisation vaillante et virtuosité à toute
épreuve hissent actuellement le chanteur péruvien au firmament
des ténors di agilità. Une certaine nasalité
dans l'émission empêche néanmoins les airs élégiaques
d'atteindre les hauteurs de ceux de L'Italiana in Algeri ou Semiramide.
Mais depuis combien de temps n'avions-nous pas entendu air de Paolino du
Matrimonio
segreto d'une telle juvénilité, d'une telle fraîcheur
et d'une telle classe ?
Accompagné par un choeur peu concerné, soutenu par un
orchestre attentif mais en rien transcendant, le ténor passe à
côté d'une véritable caractérisation des personnages
et ne parvient pas toujours à varier une palette expressive quelques
peu limitée. Un rendez-vous manqué, au regard des deux précédentes
réussites, mais auquel rêverait tout jeune chanteur de son
âge. Nous reprochera-t-on alors d'être trop exigent avec des
talents de son genre ?
Sévag TACHDJIAN
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