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HEPPNER - WAGNER
Richard WAGNER (1813-1883)
Die Walküre
Ein Schwert verhiess mir der Vater
Winterstürme wichen dem Wonnemond
Siegmund heiss ich und Siegmund bin ich
Siegfried
Notung ! Notung ! Neidliches Schwert ! *
Hoho ! Hoho ! Hohei ! Schmiede, mein Hammer, ein hartes Schwert *
Dass der mein Vater nicht ist
Noch einmal, liebes Vöglein
Selige öde auf sonniger Höh !
Götterdämnerung
Voyage de Siegfried sur le Rhin
Brünnhilde, heilige Braut !
Marche funèbre de Siegfried
Ben Heppner
*Burkhard Ulrich (Mime)
Staatskapelle Dresden
Peter Schneider
Après avoir fait des rôles wagnériens ses chevaux
de batailles sur toutes les grandes scènes du monde, Ben Heppner
va enfin être Siegfried, et la patience de l’admirateur qui
attend docilement la prise de rôle va être mise à
rude épreuve avec ce récital particulièrement
prometteur.
Les qualités de timbre du ténor,
l’homogénéité de la tessiture, on ne les
présente plus ! Mais on parle moins de l’engagement
expressif de l’artiste, souvent jugé trop timide et
réservé. Et pourtant : si le tempérament
n’est pas aussi flamboyant que celui de quelques illustres
prédécesseurs, si la scène de la forge n’est
pas aveuglante d’insolence, d’arrogance et de fierté
comme elle a pu l’être sous l’emprise d’autres
gosiers, ne condamnons pas chez Heppner une indifférence qui
n’existe pas. Car tout est là ! La brise et le feu,
les gestes et les regards, les nuances, les ruptures, tout est
là, et tout est pétri dans une ligne de chant
miraculeuse, qui jamais ne se rompt, qui pare « Siegmund
heiss ich » de phrasés mozartiens, qui fait sonner
« Winterstürme » comme du Schubert
(Ah ! pourquoi diable Heppner n’aborde-t-il pas
Siegmund ?), qui nous dévoile avec une admirable
limpidité tous les questionnements de « Dass der mein
Vater nicht ist », qui nous rassure, enfin, sur la
santé actuelle du chant wagnérien. Et cette
vocalité superbe et infinie, si elle n’est pas loin,
parfois, de nous dissimuler la violence et la rage d’une
sanglante épopée intérieure, est garante
d’un luxe sonore et d’une qualité
d’interprétation que l’on ne saurait blâmer.
Elle est l’idendité même de l’art de Ben
Heppner.
Alors, bien sûr, ce genre de programme a ses limites, et ne vaut
pas une bonne intégrale. Et puis, certes, la baguette de Peter
Schneider n’est pas la plus inspirée qui soit (DG
possède, dans ses écuries, certains Christian Thielemann
ou Esa-Pekka Salonen qui, dans ses pages, eussent fait merveille).
Mais, avant de déguster un (grand !) Siegfried tout entier,
goûtons aux mises-en-bouches. Elles sont excellentes.
Clément TAILLIA
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