André MESSAGER
(1853-1929)
Isoline
Conte de fées en dix
tableaux
Poème de Catulle Mendès
Isoline : Janine Micheau
Isolin : Jeanne Rolland
Obéron : Willy Clément
Titania : Maria Branèze
La reine Amalasonthe : Marguerite
Pifteau
Rosélio, Daphnis : Joseph
Peyron
Violante : Geneviève Parat
Nicette : Nadine Sautereau
Désolée : Jacqueline
Cauchard
Choeurs de la RTF, dir. : René
Allix
Orchestre Radio lyrique, dir.
: Louis BEYDTS
Première
au disque
Enregistré le 21 septembre
1947 par la radiodiffusion française
Un album de 2 CD INA "Mémoire
vive"
IMV051
Durée : 67' 41'' et 32'
37''
Texte de présentation :
Renaud Machard
Notes sur livret
et partition : Benoit Duteurtre
Ah ! Charme des jours passés... Voici la première mondiale
d'
Isoline, oeuvre d'un jeune Messager se situant entre son premier
succès, François les bas bleus et son premier véritable
triomphe,
La Basoche. Ce "conte de fées" n'eut pas beaucoup
de chance sur le plan commercial, suite à la faillite du Théâtre
de la Renaissance juste après la création en 1888. Dix tableaux
portant chacun un titre, un texte ampoulé de l'ineffable et mondain
Catulle Mendès (déjà responsable des livrets d'
Ariane
et
de
Bacchus de Massenet ou de
Gwendoline et
Briséis
de Chabrier) et une intrigue trouble, ambiguë même : Isoline
est condamnée par Obéron à se transformer en garçon
le jour de son mariage ; avec l'aide de Titania, elle rencontrera Isolin
qui, lui, se transformera en fille. Thème fripon, bien dans le genre
de l'atmosphère délétère de ces temps symbolistes.
Nous sommes loin du
Songe d'une nuit d'été, malgré
le voeu avéré de Mendès, mais l'ambiance est belle,
grâce à la musique de Messager, jolie, rêveuse, souvent
mélancolique, et qui anticipe sur bien des chefs-d'oeuvre à
venir.
Isoline n'est pas une opérette, mais un véritable
opéra-comique,
succédant au
Roi malgré lui de Chabrier, créé
l'année précédente. Dans cet enregistrement, les morceaux
musicaux sont reliés par un texte que récite une narratrice,
ce qui ajoute encore au côté désuet et charmant de
la chose.
La partition abonde en pièces de choix. L'on y remarquera en
particulier le charmant tableau initial au final enchanteur, le bel air
d'Isoline "Il a menti, le rêve", sa douce romance "Hélas,
mon coeur", le sombre choeur des désolées (habitantes d'une
contrée où nul ne voit son reflet), la romance d'Obéron
avec violon obligé "Charme, rêve", le ballet néo-classique
avec choeurs, dans la forêt de Brocéliande, et le superbe
ensemble du départ vers Cythère au neuvième tableau.
Parmi les nombreux chanteurs, l'on épinglera évidemment
la toujours aussi ravissante Janine Micheau, mais aussi de vieux routiers
de l'opéra-comique comme Willy Clément ou Joseph Peyron.
Cette parution nous donne également l'occasion de redécouvrir,
ici en qualité de chef d'orchestre, cet homme délicieux que
fut Louis Beydts, dont on ferait bien de redonner les charmantes opérettes
Moineau
ou S.A.D.M.P. Voilà un futur devoir pour l'INA, où
reposent encore tant de trésors. Quand aurons-nous, par exemple,
et pour rester dans cette époque bénie de la musique française,
les opéras de Vincent d'Indy, Henri Rabaud, Gabriel Pierné
ou Sylvio Lazzari ? Quoi qu'il en soit, grâces soient rendues à
cette collection "Mémoire vive" pour nous avoir permis de découvrir
avec enregistrement au son hélas un peu précaire, un "art
en demi-teintes, parfois un peu passé de mode, mais si délicatement
sensible et merveilleusement agencé" (Benoît Duteurtre).
Bruno Peeters
Texte de présentation disponible sur le site Abeille
Musique
Pour plus d'information sur le genre, lire notre dossier
"l'opéra comique"
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