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Giacomo Puccini (1858-1924)
Manon Lescaut
Opéra en 4 actes
Livret de Marco Praga, Domenico Oliva, Giulio Ricordi, Liugi
Illica , Giuseppe Giacosa, d’après
l’ « Histoire du Chevalier des Grieux et de Manon
Lescaut », de l’Abbé Prévost.
Direction musicale : James Levine
Mise en scène : Gian Carlo Menotti
Manon Lescaut : Renata Scotto
Lescaut : Pablo Elvira
Des Grieux : Placido Domingo
Geronte di Ravoir : Renato Capecchi
Edmondo : Philip Creech
L’oste : Mario Bertolino
Un musico : Isola Jones
Il maestro di ballo : Andrea Velis
Un sergente degli arcieri : Julien Robbins
Un lampionaio : John Carpenter
Un commandante di marina : Russel Christopher
Metropolitan Opera Orchestra and Chorus (Chorus Master : David Stivender)
1 DVD DG 00440 073 42
Bouleversifiante Scotto
Deutsche Grammophon, qui continue de fouiller la mine
inépuisable que constituent les vieilles captations du Met nous
rend aujourd’hui, dans un son et une image forts corrects, cette Manon Lescaut du 29 mars 1980, diffusée alors en direct dans le monde entier par la télévision.
Une fois n’est pas coutume, commençons par le triomphateur
de la soirée – qui est d’ailleurs une
triomphatrice : Renata Scotto, Manon suprême, sans
histrionisme ou minauderies, dont le naturel et la sensualité
charment sans peine, mais surtout dont la douleur
désespérée du IV bouleverse. Être un des
Grieux crédible face à une telle partenaire, ce
n’est pas donné à tous les ténors de la
création. Heureusement, Placido Domingo n’est pas
n’importe qui, loin de là ! Du parfait chevalier, il
a le charisme, le sex-appeal, la nonchalance au I, beaucoup moins, par
la suite, cet amour tourmenté, impossible et forcené pour
sa coquette fiancée. Manque ici une dose de
véhémence et de conviction, qui auraient sans doute
levé le voile qui nous cache un peu les tourments de son
personnage. Renato Capecchi, le sonore Pablo Elvira, tous les autres,
sont parfaits. Et la direction de Levine est une merveille
d’intelligence théâtrale, de goût, la plus
vive émotion jaillissant d’une qualité musicale
(l’orchestre du Met !) comme on en entend peu.
Quant au spectacle, comme souvent au Met, il se trouve moins sur
scène, dans cette direction d’acteurs très premier
degré (Levine, lors d’une interview proposée en
bonus, explique que le nombre restreint de nouvelles productions que
s’octroie la maison new-yorkaise chaque saison ne leur autorise
guère de fantaisies), que dans la salle. Le metteur en
scène, ici, c’est le spectateur, qui applaudit les
décors somptueux au lever du rideau, qui accueille le couple
star avec des hurlements dignes d’un concert de rock, qui
ensevelit la scène sous un nombre incalculable de fleurs lors du
salut de Renata Scotto (laquelle se fait déjà
éclabousser par des paillettes descendant du
plafond !)… Autant de choses qu’ici et maintenant on
jugerait peu catholiques, peu respectueuses des œuvres. Certes,
pas d’éclairages sur la nature cachée de Manon,
ici. Pas de psychanalyses des personnages. Mais de temps en temps, ce
genre de spectacle, ça fait du bien !
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